[CRITIQUE] : Luther : Soleil Déchu

[CRITIQUE] : Luther : Soleil DéchuRéalisateur : Jamie Payne
Acteurs : Idris Elba, Andy Serkis, Cynthia Erivo,...
Budget : -
Distributeur : Netflix France
Genre : Drame, Judiciaire, Policier.
Nationalité : Britannique.
Durée : 2h09min
Synopsis :
Hanté par un meurtre non résolu, John Luther, brillant policier londonien en disgrâce, s'évade de prison pour traquer un sinistre tueur en série.

Critique :

Plus qu'une jouissive et captivante conclusion, #LutherSoleilDéchu est une extension démente et volontairement exagérée, une petite réinvention simpliste mais férocement efficace et digne du show original, le plongeon le plus sauvage et dérangeant dans le monde malade de Luther. pic.twitter.com/NfWkwl5cCG

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 10, 2023

De loin l'une des meilleurs séries policières d'une BBC les dénombrant pourtant à la pelle, l'idée de pouvoir retrouver une ultime fois l'anti-héros John Luther (Idris Elba, à jamais son meilleur rôle) dans une aventure du côté de la plateforme au Toudoum, était beaucoup trop alléchante pour ne pas répondre positivement à l'appel.
D'autant que Luther : Soleil Déchu se fait une extension encore plus sauvage que ne l'était déjà le show, qui avait pourtant vu le bonhomme se friter avec une pluie de déséquilibrés dont les exactions odieuses justifiaient pleinement toute la violence avec laquelle il les confrontait.
Un pur vigilante des temps modernes à l'allure (seulement l'allure) Columbo-esque, brutal pour un monde qui l'est tout autant, un psychopathe aussi dangereux que ceux qu'il traque, en proie à des pulsions de meurtres qu'il parvient tant bien que mal à mettre au service d'une loi qu'il franchit lui-même plus que de raison, un justicier dont chaque acte vengeur précipitait lentement mais sûrement une autodestruction inéluctable.

[CRITIQUE] : Luther : Soleil Déchu

Copyright John Wilson/Netflix


Scripté par Neil Cross lui-même (le créateur de la série), et articulé autour du jeu du chat et de la souris que se lance Luther et David Robey, un cyber-meurtrier omnipotent et extrêmement théâtral (Andy Serkis lui donne merveilleusement vie avec toute l'excentricité dérangeante qu'on lui connait), un tueur riche et puissant qui utilise Internet pour trouver et cibler ses victimes (il les manipule sadiquement en menaçant de révéler leurs secrets, dont on ne saura jamais la teneur ici), le film, pas si éloigné dans le fond de l'épisode Shut Up and Dance de Black Mirror, est de loin le plongeon le plus savoureusement dérangé et dérangeant dans le monde malade de Luther à ce jour, où le personnage est plus que jamais hanté par la violence qu'il a vu autant que celle qu'il a prodigué.
Dérangeante car elle joue totalement d'une frayeur universelle, viscéralement contemporaine et réelle, celle d'être à la merci de ceux qui peuvent utiliser internet et ce qu'on y laisse pour nous nuire, et elle prend totalement forme ici entre les mains d'un tueur sadique/milliardaire intouchable presque Bondien.
Un homme à abattre, littéralement, et qui place Soleil Déchu sur la voie certes sinueuse mais jouissive du vigilante flick sinistre et sauvage où il n'y a plus besoin d'installer la profondeur psychologique de son anti-héros (les cinq impériales premières saisons sont là pour ça), juste à laisser son déchaînement prendre vie sur plus de deux savoureuses heures à travers Londres, démolissant tout ce qui se met en travers de son chemin.

[CRITIQUE] : Luther : Soleil Déchu

Copyright John Wilson/Netflix


Plus qu'une jouissive et captivante conclusion, tant la porte reste ouverte à une potentielle suite (voire même de nouvelles saisons, soyons optimistes - pas dur avec Netflix), Luther : Soleil Déchu est une extension démente et volontairement exagérée, une petite réinvention simpliste mais furieusement efficace et digne d'une formule éprouvée.
On veut la suite maintenant, vraiment.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Luther : Soleil Déchu