De Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Avec Melissa Barrera, Courteney Cox, Jenna Ortega
Chronique : En quittant Woodsboro pour s’exiler à New York, la franchise horrifique injecte du sang frais à une recette franchement affadie par un opus précédent raté, englué dans un concept de requel qui singeait la saga par une accumulation de clichés plus qu’il ne lui rendait hommage, oubliant au passage de construire des personnages et pire, de faire peur.
Le duo de réalisateur revient avec de bien meilleures intentions, comme débarrassé du poids de l’héritage de Wes Craven et libre de se démarquer de l’imposant cahier des charges attaché à la saga. Ils peuvent réinventer les passages obligés de la franchise en faisant des films précédents un matériel avec lequel jouer, sans forcément les imiter.
Le changement de décor ramène l’inconfort et l’incertitude des premiers Scream. L’introduction déroutante, donc réussie, ouvre d’entrée de nouvelles perspectives. Et on se surprend de nouveau à être surpris grâce à une mise en scène brutale et plus directe. On retiendra particulièrement une scène dans le métro new-yorkais très efficace,
Si les incohérences et les décisions absurdes des protagonistes s’enfilent toujours comme des perles (on reste dans Scream), elles passent beaucoup mieux que dans le 5, d’une part parce qu’on s’interroge vraiment sur l’identité du tueur jusqu’au dénouement (alors qu’on en avait franchement rien à faire dans le précédent), les twists fonctionnent, mais surtout parce qu’on s’est attachés à des personnages bien mieux construits, conscient de leur statut, liés par un vécu et des sentiments qui sonnent justes cette fois-ci et qui donnent plus de relief aux attaques de Ghostface. Neve Campbell absente, Melissa Barrera et Jenna Ortega ont sans doute plus de place pour exister. Elles campent désormais ses dignes héritières et se révèlent être d’excellentes final girls.
En rabattant les cartes et en redéfinissant les règles du slasher le plus prolifique d’Hollywood, Scream VI redonne de la saveur à une licence qui commençait à manquer sacrément de personnalité.
Alors qu’on allait se mettre en mode avion, on est prêt à décrocher son téléphone pour un 7eme coup de fil.
Synopsis : Après avoir frappé à trois reprises à Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans Big Apple, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier…