[CRITIQUE] : La chambre des merveilles

Par Fuckcinephiles
Réalisatrice : Lisa Azuelos
Acteurs : Alexandra Lamy, Muriel Robin, Hugo Questel, Xavier Lacaille,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min
Synopsis :
La vie toute tracée de Thelma prend un détour tragique lorsqu’un accident plonge son fils Louis, 12 ans, dans le coma. Déterminée à le réveiller par tous les moyens, elle va faire le pari fou d’accomplir une par une les « 10 choses à faire avant la fin du monde » qu’il avait inscrites dans son journal intime, pour lui montrer tout ce que la vie a de magnifique à lui offrir. Mais ce voyage dans les rêves de son adolescent l’emmènera bien plus loin que ce qu’elle imaginait... jusqu’à raviver son propre goût à la vie.


Critique :

Rien ne sonne vraiment juste à la vue de #LaChambreDesMerveilles, aussi honnête soit-il dans son envie de partager un élan d'optimisme sans trop dégouliner de pathos. Reste une Alexandra Lamy investie, lancée dans un périple so Walter Mitty que la réalisation ne sublime pas assez pic.twitter.com/mwMhiv6QUo

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 14, 2023

On avait laissé le cinéma de Lisa Azuelos au plus mal avec le difficilement défendable I Love America, cauchemar férocement artificiel façonné dans un écrin de clichés et de bourgeoisie irritante (l'argent ne fait pas le bonheur mais aide sacrément bien quand-même), annihilant toute capacité d'empathie et ce jusque dans son happy-end proprement irréel.
Un pur égo-trip pailleté et gênant à l'humour gentiment vulgaire où les saillies émotionnelles et romantiques ne prennent jamais vraiment (tout comme ses leçons de vie caricaturales balancées à l'emporte-pièce), la faute à une écriture refusant toute profondeur, qui ne valait in fine que pour la solaire d'une Sophie Marceau tellement détachée de tout qu'elle arrive presque à s'extirper de la superficialité de son personnage.
Impossible où presque dès lors d'être un minimum attiré par sa nouvelle proposition, La Chambre des merveilles, adaptation du roman éponyme populaire de Julien Sandrel, quand bien même celle-ci soit portée par une Alexandra Lamy décemment capable de tout jouer et dont la présence lumineuse souvent à elle seule, un déplacement en salles - même pour une comédie sentant furieusement le pâté.

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Elle est une nouvelle fois ici le phare émotionnelle de ce qui s'avance comme une sorte de mélodrame feel good dont les bonnes intentions et la bienveillance ne rattrapent jamais vraiment une écriture profondément consensuelle - voire superficielle - qui semble, à l'instar de son matériau d'origine, coché toutes les cases pour émouvoir/attendrir sans forcer son auditoire, au-delà de la puissance évocatrice de sa bouleversante histoire.
Soit celle d'une cadre dynamique et mère célibataire, Thelma, qui voit sa vie bouleversée lorsque son fils unique Louis (Thelma, Louis(e), road trip... tu l'as ?), douze ans au compteur, est percuté par un camion et se voit plongé dans le coma, sans véritable espoir de réveil.
En tombant sur le carnet intime de celui-ci, où il est écrit sa liste de choses à accomplir avant la fin du monde, elle décide de réaliser ses voeux par procuration pour mieux se rapprocher de lui...
Ce qui aurait pu incarner un beau et vibrant portrait de femme courage luttant contre l'adversité et une vérité impossible à accepter (le potentiel deuil d'un enfant qui n'est pas encore mort), en accomplissant ses rêves dans un espoir tendrement naïf de le faire recouvrer la santé (mais aussi terriblement contradictoire puisque accomplir tout cela pour qu'il se réveille, viendrait à voir tous ses rêves et aspirations être déflorés et donc perdus), se perd malheureusement dans une écriture sans nuance et forcément prévisible (quand elle ne plonge pas tête la première dans des clichés éculés), aussi honnête soit-elle dans son envie de distiller un vent d'optimisme et de dépassement de soi sans trop dégouliner de pathos.

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Mais rien ne sonne vraiment juste ni n'apparait réellement crédible (est-ce que vous vous imaginez en tant que parent, abandonner votre unique enfant dans le coma pour traverser le globe et potentiellement raté ses derniers instants de vie?), excepté la prestation sincère et investie d'Alexandra Lamy, lancée dans un périple sans réel sens d'une " bucket list " so Walter Mitty à travers le globe et des lieux magnifiques, que la mise en scène conventionnelle ne transcende jamais.
Un potentiel beau message sur le courage, l'abnégation et la maternité, malheureusement écrasé sous un enrobage de sucre et de guimauve qui casse les dents.
Jonathan Chevrier