Ce projet est avant tout celui d'un scénariste, qui venait de co-signer le film "The Babysitter" (2020) de McG, Jimmy Warden a été ensuite à court d'idée comme il dit avant de tomber sur un fait divers aussi extraordinaire qu'improbable : en 1985, un trafiquant de drogue a largué une cargaison de cocaïne au-dessus d'une forêt en Géorgie (sud des Etats-Unis) avant de sauter en parachute. L'homme, ex-flic devenu trafiquant, Andrew Carter Thornton II est mort dans sa chute, tandis qu'on a ensuite retrouvé le cadavre d'un ours brun avec plus de 15kg de cocaïne dans le corps ! Le scénariste précise : "Je suis tombé sur un bout de cette histoire et ça m'a passionné. J'y suis allé à fond et je n'ai pas arrêté de cliquer avant d'avoir l'histoire dans son entier. Et il est certain que je n'ai pas été déçu." Le scénariste avoue alors qu'il s'est plus intéressé à l'ours qu'au trafiquant surtout après avoir lu un commentaire laconique "qui expliquait que l'animal avait dû mourir en moins de 5 minutes, mais que ces 5 minutes avaient fait de lui le prédateur le plus enragé et dangereux que la planète ait jamais porté..." Le projet est ensuite tomber dans les mains de Elizabeth Banks, Phil Lord et Chris Miller. Ces deux derniers sont bien connus pour avoir réalisé le dyptique "21 Jump Street" (2012-2014), et d'avoir écrit et/ou produit les films d'animation "La Grande Aventure Lego" (2014-2019) et "Spider-Man : New Generation" (2018-2023), tandis que Elizabeth Banks est une actrice spécialisée dans la comédie mais pas que comme en témoigne le très bon "Brightburn" (2019) de David Yarovesky, passée à la réalisation avec "Pitch Perfect 2" (2015) et "Charlie's Angels" (2019)... 1985, alors qu'un avion survole une forêt de la Géorgie au sud des Etats-Unis, l'équipage déverse sa cargaison de cocaïne avant le crash. La cargaison devient alors le trésor qu'il faut retrouver, pour les criminels, comme pour les policiers, sans compter les touristes et autres badauds qui n'auraient jamais dû être impliqué. Mais tout ce petit monde va devoir faire avec une autre intrus qui n'était pas prévu au programme, un ours brun qui a malencontreusement eu envie de goûter à la poudre blanche qui lui a été servi comme un cadeau tombé du ciel...
Les trois rôles principaux sont incarnés par Keri Russell vue récemment dans la série TV "The Americans" (2013-2018) et dans le film "Affamés" (2021) de Scott Cooper, O'Shea Jackson Jr. vu dans le rôle de son père dans "NWA : Straight Outta Compton" (2015) de F. Gary Gray, "Criminal Squad" (2018) de Christian Gudegast ou "La Voie de la Justice" (2019) de Destin Daniel Cretton, puis Alden Ehrenreich révélé par les films "Tetro" (2009) et "Twixt" (2011) tous deux de Francis Ford Coppola ; ces trois acteurs ont en commun d'avoir joué dans l'univers "Star Wars", respectivement dans "L'Ascension de Skyawlker" (2019) de J.J. Abrams pour elle, puis la série TV "Obi-Wan Kenobi" (2022) et "Solo : a Star Wars Story" (2018) de Ron Howard. Citons ensuite Christian Convery aperçu dans "Mu Beautiful Boy" (2018) de Felix Van Groeningen ou "Venom" (2018) de Ruben Fleischer, Brooklyn Prince surtout connu pour avoir prêté sa voix dans les films d'animation "Angry Birds : Copains comme Cochon" (2019) de Thurop Van Orman et "La Grande Aventure Lego 2" (2019) de Mike Mitchell et Trisha Gum, Margo Martindale vue entre autre dans "Les Baronnes" (2019) de Andrea Berloff ou "Apprentis Parents" (2020) de Sean Anders, le regretté Ray Liotta dans un de ses derniers rôles juste après les films "No Sudden Move" (2021) de Steven Soderbergh et "Many Saints of Newark - une histoire des Soprano" (2021) de Alan Taylor, Kristoffer Hivju remarqué dans la série TV culte "Game of Thrones" (2013-2019) vu ensuite dans "Snow Therapy" (2014) de Ruben Östlund ou "Fast and Furious 8" (2017) de F. Gary Gray, puis enfin Matthew Rhys, monsieur Keri Russell à la ville, vu notamment dans "Pentagon Papers" (2017) de Steven Spielberg ou "Mowgli : la Légende de la Jungle" (2018) de Andy Serkis... Evidemment, n'oublions pas la principale attraction du film, l'ours ! Evidemment il ne s'agit pas d'un vrai, trouver ou assumer un ours cocaïnomane est aussi peu malin que dangereux. L'ours est en fait une création de la société d'effets spéciaux WETA créée par Peter Jackson. Forcément, quand il s'agit d'ours on pense au magnifique "The Revenant" (2016) de Alejandro Gonzales Inarritu (créé dans ce film par la société ILM de James Cameron). Le réalisateur a voulu reprendre dans les grandes lignes les faits réels mais par la dimension "incroyable mais vrai" il a poussé le curseur juste un peu plus loin car mieux vaut en rire tant ça reste assez dément.
Le film se déroule donc logiquement à la même époque (surtout remarquer via les voitures types des années 80. Le film annonce la couleur avec un prologue court qui renvoie au parachutage "halluciné", suivi d'une scène d'ouverture délirant fun et gore qui confirme que le film ne va pas se prendre au sérieux tout en assumant la violence inhérente à un ours sous coke. Un début de film excellent, prometteur et efficace. Ensuite on a toute une partie où on nous présente tous les protagonistes qui vont croiser à un moment donner l'ours, des enfants, des parents, des flics, des trafiquants, voyous, des gardes-forestiers, tout un panel de personnages hauts en couleur entre pieds nickelés ou malchanceux. Cette partie paraît sans doute un peu longue mais elle passe tranquillement et, surtout, va démontrer judicieusement avec les premières rencontres animales que personne n'est à l'abri. Ainsi, acteurs connus ou méconnus, les morts se multiplient sans mégarde pour notre plus grand plaisir. On note aussi un joli décalage entre les massacres sanglants et la musique joyeuse et rythmée. Dans le genre animaux tueurs fantaisistes, gore mais aussi fun et drôle on serait vers du "Black Sheep" (2008) de Jonathan King ou "Piranha 3D" (2010) de Alexandre Aja. Ce film de Elizabeth Banks a vraiment de bons atouts, un ours en état second, de jolis trouvailles même si ça pousse un peu sur les capacités physiques de l'ours, et un Ray Liotta excellent (le film lui est dédié). La dernière partie est sans doute la moins réussie car la plus basique. Mais ça reste un bon moment.
Note :
13/20