Les Fabelmans sont en fait les Spielberg puisqu’à l’instar de James Gray et de Paul Thomas Anderson, Steven Spielberg décide de faire son film auto biographique. La film se concentre sur son enfance et sa jeunesse ; et ce qui fit de lui le grand cinéaste populaire qu’il est devenu. Devenu orphelin depuis peu, ses deux parents sont décédés dernièrement ; il aborde ici à nouveau l’enfance perturbée par les choix des adultes. Dans ce film à deux facettes, la thématique familiale autour de ce père tourné vers la technologie lui apportant les outils lui permettant de faire ses premiers films et cette mère aimante mais attiré par un autre homme pour lequel elle quittera mari et enfants n’est pas très passionnante. Elle ne permet pas forcément non plus de comprendre pourquoi il a fait de l’enfance un thème récurrent de sa filmographie ; il ne vit rien non plus de traumatique. Ces parents aimants et attentionnés sont aussi d’un milieu culturel plutôt aisé ; dans les 50’s Steven filme en super 8 tout de même ; pour qui se souvient du pris des pellicules fin des 70’s ; ça laisse pantois. Son génie provient donc pour partie de son accès à une technologie lui permettant d’expérimenter très tôt les images animées. Il est un privilégié. Revenons à l’histoire familiale sans guère d’intérêt, elle aussi poussive et d’un prévisible, héritage des grands films commerciaux américains ; les intentions sont tellement annoncées sans subtilité ; que l’effet surprise fait pschitt à chaque fois.
En fait c’est lorsque Spielberg parle de cinéma qu’il est passionnant et qu’il réalise ses plus beaux plans. Tout le démarrage sur le film qu’il monte à 8 ans autour d’un train qui déraille et surtout la projection qu’il en fait sur ses mains ensuite est l’image forte du film. En projetant sur sa peau c’est le cinéma qui infuse son corps et finira par couler dans ses veines. Dans le film, ses propres parents sont des acteurs de cinéma de sa propre enfance ; et c’est une idée de mise en scène très maline pour mêler cinéma et famille. La boucle est bouclée quand on sait qu’il confiera les bobines familiales à Paul Dano et Michelle Williams afin qu’ils s’imprègnent de ses parents afin d’interpréter au mieux leurs rôles.
76 ans, 35ème film ; mais toujours un chouette conteur d’histoire… Pas d’ados dans la salle, c’est bien dommage car il est à nouveau fait pour eux ce film.
Sorti en 2023
Ma note: 12/20