Réalisateurs : John Francis Daley et Jonathan Goldstein
Acteurs : Chris Pine, Michelle Rodriguez, Justice Smith, Hugh Grant, Sophia Lillis, Rege-Jean Page, Daisy Head,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Fantastique, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h14min
Synopsis :
Un voleur beau gosse, une bande d'aventuriers improbables entreprennent un casse épique pour récupérer une relique perdue. Les choses tournent mal lorsqu'ils s'attirent les foudres des mauvaises personnes.
Donjons & Dragons : L'honneur des voleurs transpose sur grand écran l'univers riche et l'esprit ludique du légendaire jeu de rôle à travers une aventure hilarante et pleine d'action.
Critique :
Il y a eu un avant et un après Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, un après où il était désormais révolu de voir des aventures fantastiques plombées par des petits budgets qui paralysaient les ambitions des productions (exception faîte de films destinés au marché du DTV), des scénarios qui méprisaient autant les matériaux d'origine que ses spectateurs (les fameux geeeekkkkkkssss, avec tout ce qu'il y a de puant et d'irrespectueux dans le terme).
Si le succès monstrueux de Game of Thrones a imposé un regard sombre sur le genre, l'arrivée d'un blockbuster improbable tel que Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs vient totalement rebattre les cartes, un petit choc dans le système tant il joue la carte de l'enthousiasme volontairement innocent, du plaisir fantasmé et chaotique d'embrasser le fantastique en le catapultant dans une sorte de bac à sable géant qui respecte autant son auditoire que les fans du jeu légendaire aux possibilités infinies, créé par Gary Gigax et Dave Arneson.
Loin de sa première adaptation difficilement défendable, de ses effets visuels digne de la PS2 à ses jeux d'acteurs férocement outranciers (Jeremy Irons...) en passant par son intrigue risible à souhait, mais encore plus loin que ses suites DTV-esque et cheap, le film de John Francis Daley et Jonathan Goldstein a tout de l'invitation joyeuse à participer à l'ultime session d'une campagne menés par des personnages qui a déjà créé leur propre histoire avant même que la caméra ne se pose sur eux, le dernier chapitre d'une histoire longue et complexe.
Après tout, c'est le propre des bonnes histoires, que ce soit au travers des lignes d'un roman où des images projetées dans une salle obscure : nous inviter avec douceur dans un univers dense et complexe qui existent depuis toujours, bien au-delà de l'aventure particulière qui nous est contée.
Au-delà du clin d'oeil appuyé, l'univers du film retranscrit à merveille celui de D&D, de sa mythologie captivante à ces lieux emblématiques (reproduits avec un vrai souci du détail) sans pour autant se perdre dans un fan-service souvent vain, ni chargé plus que de raison son intrigue simpliste mais efficace.
Mais qui dit simplicité ne veut pas forcément dire paresse (comme bon nombres de productions actuelles), tant le film renoue avec une certaine idée du divertissement d'aventure à l'ancienne, de son mélange habile entre CGI pas trop dégueu et d'effets pratiques à sa légèreté/prévisibilité certes apparente mais totalement assumée, en passant par une mythologie foisonnante mais clairement énoncée.
Comme si le tandem Daley/Goldstein, biberonnés comme nous aux Seigneurs des Anneaux, Willow et autres The Princess Bride, avaient suffisamment confiance en leur auditoire pour ne pas l'écraser sous une pluie de scènes d'exposition et laisser tout simplement la magie fonctionner (d'autant qu'elle a, comme dans la réalité, ses limites).
Et c'est ce qui fait pleinement la différence, le scénario ménageant toute intrigue complexe au profit de ses empathiques personnages, tous où presque sortis d'une session de jeu et qui cabotine joyeusement, tout en réussissant la gymnastique plutôt complexe de retranscrire les différents tons d'une campagne D&D(l'horreur, le fun campy, la fantaisie épique,...), non sans une mise en scène dynamique et inventive.
Ludique et sérieux tout du long, s'autorisant même quelques envolées émotionnelles jamais tournées en ridicule, Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs est sans doute le meilleur film D&D que nous aurions pu espérer, une invitation sincère au coeur d'une nouvelle version plus visuelle et cinématographique d'un monde populaire et complexe, rendu suffisamment accessible même pour le spectateur lambda.
À une heure où le blockbuster Hollywoodien apporte plus de désillusion que d'enthousiasme, ce genre de séances fait vraiment, vraiment du bien, aussi modeste soit-elle.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Chris Pine, Michelle Rodriguez, Justice Smith, Hugh Grant, Sophia Lillis, Rege-Jean Page, Daisy Head,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Fantastique, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h14min
Synopsis :
Un voleur beau gosse, une bande d'aventuriers improbables entreprennent un casse épique pour récupérer une relique perdue. Les choses tournent mal lorsqu'ils s'attirent les foudres des mauvaises personnes.
Donjons & Dragons : L'honneur des voleurs transpose sur grand écran l'univers riche et l'esprit ludique du légendaire jeu de rôle à travers une aventure hilarante et pleine d'action.
Critique :
Il y a un peu de #Willow et de #ThePrincessBride dans le coeur de #DonjonsetDragonsLeFilm, du pur divertissement d'aventure à l'ancienne aussi léger et simpliste que sincère et d'une efficacité redoutable, qui respecte son matériau d'origine au moins autant que son spectateur. pic.twitter.com/7JQoU6sem8
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 25, 2023
Il y a eu un avant et un après Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, un après où il était désormais révolu de voir des aventures fantastiques plombées par des petits budgets qui paralysaient les ambitions des productions (exception faîte de films destinés au marché du DTV), des scénarios qui méprisaient autant les matériaux d'origine que ses spectateurs (les fameux geeeekkkkkkssss, avec tout ce qu'il y a de puant et d'irrespectueux dans le terme).
Si le succès monstrueux de Game of Thrones a imposé un regard sombre sur le genre, l'arrivée d'un blockbuster improbable tel que Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs vient totalement rebattre les cartes, un petit choc dans le système tant il joue la carte de l'enthousiasme volontairement innocent, du plaisir fantasmé et chaotique d'embrasser le fantastique en le catapultant dans une sorte de bac à sable géant qui respecte autant son auditoire que les fans du jeu légendaire aux possibilités infinies, créé par Gary Gigax et Dave Arneson.
Copyright Paramount Pictures
Loin de sa première adaptation difficilement défendable, de ses effets visuels digne de la PS2 à ses jeux d'acteurs férocement outranciers (Jeremy Irons...) en passant par son intrigue risible à souhait, mais encore plus loin que ses suites DTV-esque et cheap, le film de John Francis Daley et Jonathan Goldstein a tout de l'invitation joyeuse à participer à l'ultime session d'une campagne menés par des personnages qui a déjà créé leur propre histoire avant même que la caméra ne se pose sur eux, le dernier chapitre d'une histoire longue et complexe.
Après tout, c'est le propre des bonnes histoires, que ce soit au travers des lignes d'un roman où des images projetées dans une salle obscure : nous inviter avec douceur dans un univers dense et complexe qui existent depuis toujours, bien au-delà de l'aventure particulière qui nous est contée.
Au-delà du clin d'oeil appuyé, l'univers du film retranscrit à merveille celui de D&D, de sa mythologie captivante à ces lieux emblématiques (reproduits avec un vrai souci du détail) sans pour autant se perdre dans un fan-service souvent vain, ni chargé plus que de raison son intrigue simpliste mais efficace.
Copyright Paramount Pictures
Mais qui dit simplicité ne veut pas forcément dire paresse (comme bon nombres de productions actuelles), tant le film renoue avec une certaine idée du divertissement d'aventure à l'ancienne, de son mélange habile entre CGI pas trop dégueu et d'effets pratiques à sa légèreté/prévisibilité certes apparente mais totalement assumée, en passant par une mythologie foisonnante mais clairement énoncée.
Comme si le tandem Daley/Goldstein, biberonnés comme nous aux Seigneurs des Anneaux, Willow et autres The Princess Bride, avaient suffisamment confiance en leur auditoire pour ne pas l'écraser sous une pluie de scènes d'exposition et laisser tout simplement la magie fonctionner (d'autant qu'elle a, comme dans la réalité, ses limites).
Et c'est ce qui fait pleinement la différence, le scénario ménageant toute intrigue complexe au profit de ses empathiques personnages, tous où presque sortis d'une session de jeu et qui cabotine joyeusement, tout en réussissant la gymnastique plutôt complexe de retranscrire les différents tons d'une campagne D&D(l'horreur, le fun campy, la fantaisie épique,...), non sans une mise en scène dynamique et inventive.
Copyright Paramount Pictures
Ludique et sérieux tout du long, s'autorisant même quelques envolées émotionnelles jamais tournées en ridicule, Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs est sans doute le meilleur film D&D que nous aurions pu espérer, une invitation sincère au coeur d'une nouvelle version plus visuelle et cinématographique d'un monde populaire et complexe, rendu suffisamment accessible même pour le spectateur lambda.
À une heure où le blockbuster Hollywoodien apporte plus de désillusion que d'enthousiasme, ce genre de séances fait vraiment, vraiment du bien, aussi modeste soit-elle.
Jonathan Chevrier