De Sam Mendes
Avec Olivia Colman, Micheal Ward, Colin Firth
Chronique : Sam Mendes (American Beauty, Les Noces Rebelles, 1917…) a peu d’équivalent pour sonder l’âme humaine sur grand écran et capturer sur le visage de ses comédiens les émotions qui les traversent, belles ou douloureuses.
Il le prouve une nouvelle fois avec Empire of Light, qui vient s’ajouter à longue liste des films récents déclarant leur amour au 7ème art et à ceux qui le font. Il s’intéresse ici au triste destin de Hilary, responsable d’un cinéma dans l’Angleterre Thatchérienne et dont le quotidien morne va peu à peu s’éclairer au contact de Stephen, un nouvel employé curieux et plein de vie.
Le film traite ainsi d’une multitude de problématiques, le scénario aborde autant le racisme que le sexisme, pointe du doigt la misogynie et l’âgisme tout en alertant sur la détresse causée par les maladies mentales. Ça fait beaucoup et sans doute un peu trop, le réalisateur ne peut que rester en surface sans vraiment aller au bout des choses. Il laisse ainsi beaucoup de questions en suspens sur le passé de Hilary, des ellipses qu’on devine plus forcées par le manque de temps que motivées par une réelle envie de rester mystérieux.
Le cœur de l’histoire reste la romance entre Stephen et Hilary. Même si on a du mal à y croire tout à fait, la finesse des dialogues, la subtilité de la mise en scène permettent à Mendes de dégager une réelle puissance émotionnelle. Il peut s’appuyer sur la photographie exceptionnelle de Roger Deakins pour dessiner des plans splendides, de magnifiques tableaux. La précisions de la reconstitution fait qu’on se croirait à l’Empire, on entend le son de la caisse enregistreuse, on sent l’odeur du pop-corn.
Mais surtout, il y a Olivia Colman. Egale à elle-même, elle irradie et bouleverse en femme solitaire luttant avec sa santé mentale fragile. Elle s’érige en parfait porte-parole de Sam Mendes pour transmettre sa reconnaissance aux salles de cinéma, lieu de rêve et d’émerveillement uniques et universels.
Synopsis : Hilary est responsable d’un cinéma dans une ville balnéaire anglaise et tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen est un nouvel employé qui n’aspire qu’à quitter cette petite ville de province où chaque jour peut vite se transformer en épreuve. En se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma et au sentiment d’appartenance à un groupe…