A ne pas confondre avec les films français récents "Les Apaches" (2013) de Thierry de Peretti et "Des Apaches" (2015) de Nassim Amaouche, et forcément à ne pas relier avec les westerns et la fameuse tribu améeindienne, le film reprend le mythe qui entoure les bandes criminelles des Apaches (Tout savoir ICI !). Un sujet riche et passionnant et pourtant peu abordé au cinéma, citons néanmoins le court métrage comique "Les Apaches" (1904) de Georges Méliès, "Parisian Love" (1925) de Louis Gasnier et le célèbre "Casque d'Or" (1952) de Jacques Becker. Après un premier long métrage audacieux de SF avec "Le Dernier Voyage" (2021), le réalisateur-scénariste Romain Quirot se lance donc dans un film de gangster : "Ma productrice Fannie Pailloux, dont la société s'appelle d'ailleurs Apaches, m'a parlé de ces gangs qui faisaient régner la terreur à Paris. L'idée m'a beaucoup plu. J'étais séduit par ce nouveau challenge, ce nouvel univers à créer rempli de personnages aussi libres que violents. (...) Il faut dire que les inventions se succèdent à un rythme frénétique : l'électricité, bien sûr, maus aussi l'aviation, l'automobile, le cinéma... Chaque jour, le monde change, emporté dans une folle course en avant ; une course qui sera brusquement interrompue par la Première Guerre Mondiale ; une guerre dévastatrice à laquelle personne ne s'attendait. Beaucoup d'éléments peuvent faire écho à l'urgence et à la violence de notre propre époque." Romain Quirot co-signe le scénario avec ses deux co-auteurs de son premier film "Le Dernier Voyage" (2021) Antoine Jaunin et sa productrice Fannie Pailloux...
En 1900, de Montmartre à Belleville, Paris est gangrénée par des bandes qui font régner le terreur, on les appelle les Apaches. Prête à tout pour venger la mort de son frère, une jeune femme Billie fait en sorte d'intégrer un gang mené par Jésus, celui qui serait responsable de la mort de son frère. Mais plus elle se rapproche de cet homme plus elle est fascinée par lui... Cette jeune femme est incarnée par Alice Isaaz vue notamment dans "Mademoiselle de Joncquières" (2018) de Emmanuel Mouret, "L'Etat Sauvage" (2019) de David Perrault ou "Couleurs de l'Incendie" (2022) de Clovis Cornillac. Le chef de gang est interprété par Niels Schneider vu dans "Curiosa" (2019) de Lou Jeunet, "Sibyl" (2019) de Justine Triet et "La Femme de mon Frère" (2019) de Monia Chokri. Citons Artus vu récemment dans "Un Homme Heureux" (2023) de Tristan Séguéla, Dominique Pinon vu récemment dans "A Perfect Enemy" (2021) de Kike Maillo et "Ca tourne à Saint-Pierre-et-Miquelon" (2022) de Christian Monnier, Rossy De Palma vue dans "Madres Paralelas" (2021) de Pedro Almodovar et "La Maison" (2022) de Anissa Bonefont, Rod Paradot vu dans "Balle Perdue" (2020) de Guillaume Pierret et "Umami" (2022) de Slony Sow, il retrouve après "Vaincre ou Mourir" (2023) de Paul Mignot et Vincent Mottez son partenaire Hugo Becker vu dans "Tempête" (2022) de Christian Duguay et "Pour la France" (2023) de Rachid Hami, ce dernier retrouve plusieurs acteurs du précédent film du réalisateur "Le Dernier Voyage" (2021), Emilie Gavois-Khan vue dans "Pupille" (2018) de Jeanne Herry et "Tokyo Shaking" (2021) de Olivier Peyon, Bruno Lochet vu dernièrement dans "L'Astronaute" (2023) de et avec Nicolas Giraud, Jean-Luc Couchard vu dans "Adoration" (2019) de Fabrice Du Welz et "Sawah" (2020) de Adolf El Assal... L'histoire débute en 1884, dans une reconstitution historique inspirée mais dont on va vite remarquer les limites, assurément dû à un budget limité. Les décors sont donc limités, voir même repris en copié-collé (le taverne des Apaches à 15 ans d'intervalle), à tel point qu'une adaptation théâtrale serait aisée. Néanmoins on s'y laisse prendre grâce à un rythme soutenu et rock'n roll bien aidé par une B.O. anachronique mais punchy et singulière qui symbolise à merveille une certaine idée de la liberté. Le film est chapitré, avec des encarts très stylés qui participent à l'atmosphère de ces années Belle Epoque côté bas-fonds de paname.
Bref le début du film donne la pêche et donne le ton façon Tarantino à la française qui dépoussière le Belle Epoque parisienne. Les personnages sont typiques de ce qu'on peut imaginer des Apaches, un joli panel de truands sans foi ni loi moderniser surtout via leur violence gratuite qui rapproche ainsi cette Belle Epoque de paname du western urbain. Mais on commence à tiquer sur de petites choses qui paraissent anodines mais qui parasitent notre bon plaisir. Le premier hic repose sur la crédibilité des 15 années d'ellipse, où comment expliquer (surtout à l'époque et vu leur mode de vie) que les Apaches n'aient pas vieillis d'un iota ?! Surtout la B.O. se fait un peu moins rock'n roll tandis que d'autres erreurs ou maladresses s'accumulent... ATTENTION SPOILER !... Vu la jolie fille qu'est Billie/Isaaz et vu le gagne-pain principal des Apaches il est trop bizarre que personne ne pense à la placer sur le trottoir voir même à profiter d'elle ?! Pauly/Paradot est un personnage trop lisible ce qui gâche un peu la suite. Jésus/Schneider n'hésite pas à tuer de sang froid mais comme par hasard à la fin il hésite. Et que dire de cette pendaison, certe icônique, mais dont l'issue est invraisemblable... FIN SPOILER !... Néanmoins, après un premier film ambitieux mais bancal (détail : précisons aussi que le film annonce la fin prochaine des Apaches, mais le réel début du déclin vient 2-3 ans après et va durée une dizaine d'années), Romain Quirot gagne encore en expérience, montre toute son audace qui promet de grandes choses mais qui ne sont pas encore à maturité malheureusement. Par contre, si trop de paramètres semblent inaboutis le film reste un vrai bonheur de cinoche, généreux, sincère et plein d'envie, avec des séquences marquantes et un vrai sens de l'image. Voilà du cinoche qui fait du bien, on en veut encore...
Note :
13/20