[CRITIQUE] : Operation Fortune : Ruse de Guerre

[CRITIQUE] : Operation Fortune : Ruse de GuerreRéalisateur : Guy Ritchie
Avec : Jason Statham, Aubrey Plaza, Josh Hartnett, Hugh Grant, Cary Elwes, Bugzy Malone, Eddie Marsan,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Thriller, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min
Synopsis :
L'agent spécial Orson Fortune et son équipe recrutent l'une des plus grandes stars de cinéma pour les aider dans une mission d'infiltration lorsque la vente d'une nouvelle technologie d'arme mortelle menace de perturber l'ordre mondial.

Critique :

Quelque part entre le thriller d'espionnage, le film de gangsters et la comédie d'action, qui fait totalement fît de ses facilités et de ses (grosses) incohérences,#OperationFortuneRuseDeGuerre est un petit B movie à l'ancienne, léger et charmant qui ne demande jamais à être plus pic.twitter.com/fTkoeADUkP

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 7, 2023

Quoiqu'en diront certains, le mojo de Guy Ritchie va bien, très bien depuis son très sympathique The Gentleman, retour aux sources nostalgique pour un cinéaste anglais dont la carrière n'a eu de cesse que d'alterner l'excellent et le gentiment navrant, et encore plus lorsqu'il a commencé à se laisser enivrer par les sirènes Hollywoodiennes.
Une réussite qu'il a su très vite enchaîner avec une autre, qui coïncidait avec le retour au bercail de son comédien chouchou, Jason Statham : Un Homme en colère, remake musclé et énervé du déjà burné Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief, qui épousait les courbes du thriller burné et du film de casse badass pour mieux assumer son costume de revenge movie brutal, le tout avec un Stath' qui voyait plus loin que son simple statut de compacteur de vilains, furieusement doué pour encourager les B movies à se réduire qu'aux parties les plus nécessaires : les coups de tatanes et rien d'autres.

[CRITIQUE] : Operation Fortune : Ruse de Guerre

Copyright Leonine


Bonne nouvelle, le tandem n'a pas tardé à se reformer pour un nouvel effort, cette fois plus tourné vers l'espionnage, Operation Fortune : Ruse de Guerre - ex-Five Eyes -, longtemps repoussé (Covid-19 oblige, mais aussi le fait que Lionsgate ne savait plus vraiment trop quoi en faire, après que la firme STX l'est bazardé au plus offrant) et un temps prévu dans nos salles obscures (comme aux US), mais désormais échoué sur Prime Vidéo...
Mauvaise pioche donc, pour ce qui est une jouissive recréation sur pellicule, pour lequel Ritchie ramène quelques vétérans de son cinéma (un Hugh Grant toujours au poil, Eddie Marsan, Josh Hartnett,...), plus qu'enthousiaste à l'idée d'être de la partie.
Allant strictement à l'essentiel avec son pitch pretexte faussement alambiqué (le responsable d'un groupe d'espionnage britannique fait appel au super-espion vétéran Owen Fortune dont l'acolyte habituel, un as de l'informatique, a été débauché par une équipe concurrente, pour faire capoter la vente d'un mystérieux MacGuffin d'un groupe de criminels à un autre, qui est négociée par le riche marchand d'armes Greg Simmonds) et son aspect 007 du pauvre - jusqu'à une utilisation presque imaginaire des villes explorées par l'intrigue -, le film ne se soucie in fine pas tant de sa narration dont les saillies complexes capotent toujours un brin, que de ses empoignades musclées (courses poursuites, bastons homériques, gunfights entraînants... tout y est) saupoudrées de dialogues savoureusement ironiques et/où percutants.

[CRITIQUE] : Operation Fortune : Ruse de Guerre

Copyright Leonine


Quelque part entre le thriller d'espionnage, le film de gangsters et la comédie d'action, qui fait totalement fît de ses facilités et de ses (grosses) incohérences tout en donnant sensiblement le ton dès son ouverture à la fois sanglante et burlesque, Operation Fortune : Ruse de Guerre est un vrai petit morceau de cinéma à l'ancienne, léger et charmant qui ne demande jamais à être plus, par un cinéaste qui sait habilement capturer une action énervée autant que sublimer les talents en présence.
Pas du grand Ritchie mais du bon Ritchie, ce qui vaut décemment plus que 90% du catalogue annuel de chaque plateforme de streaming...

Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Operation Fortune : Ruse de Guerre