Nouveau film du Olivier Babinet après "Robert Mitchum est Mort" (2010), "Swagger" (2016) et "Poissonsexe" (2021). Son nouveau projet est une adaptation de la pièce de théâtre "Le Monstre du Couloir" (2011) de David Greig. Le réalisateur-scénariste co-signe le scénario avec Juliette Sales à qui on doit entre autres des films comme "Zaïna, Cavalière de l'Atlas" (2005) de Bourlem Guerdjou et "Dorothy" (2008) de Agnès Merlet mais surtout elle retrouve son acolyte Fabien Suarez avec qui elle a co-écrit la trilogie "Belle et Sébastien" (2013-2018), "Mes Trésors" (2017) de Pascal Bourdiaux, "Les Aventures de Spirou et Fantasio" (2018) de Alexandre Coffre et le récent "La Chambre des Merveilles" (2023)...
Lucie est une ado de 15 ans qui a une imagination débordante mais qui gère tant bien que mal le collège, un petit boulot et surtout le quotidien familial où elle s'occupe de son père William, qui sous ses airs de grand ado attardé est surtout dépressif en lutte contre la sclérose en plaques. Lucie se débrouille et s'échappe en écrivant un roman autobiographique. Mais quand elle apprend qu'une assistante sociale va venir visiter le domicile Lucie doit convaincre son père qu'il va falloir s'organiser et redoubler d'inventivité pour pouvoir rester ensemble... La jeune ado est incarnée par Justine Lacroix qui retrouve un peu la même thématique familiale après "C'est ça l'Amour" (2019) de Claire Burger, son père est joué par Benoît Poelvoorde vu dernièrement dans "Fumer fait Tousser" (2022) de Quentin Dupieux, "Les Volets Verts" (2022) de Jean Becker et "Couleurs de l'Incendie" (2023) de et avec Clovis Cornillac. Citons autour d'eux l'acteur Steve Tientcheu vu dans "Les Misérables" (2019) de Ladj Ly, "La Nuit des Rois" (2020) de Philippe Lacôte ou "Sage-Homme" (2023) de Jennifer Devoldere, Pablo Pauly vu dans "On sourit sur la Photo" (2022) de François Uzan et "Pétaouchnok" (2022) de Edouard Deluc, puis Sofian Khammes qui retrouve le réalisateur après "Poissonsexe" (2020) et vu depuis dans "Sentinelle Sud" (2022) de Mathieu Gérault ou "Novembre" (2022) de Cédric Jimenez... Un père qui souffre de la sclérose en plaque, une maman partie trop tôt, et une ado dont le vrai soucis est de grandir un peu trop vite, ou du moins assumer un rôle de femme au foyer ou soutien de famille qui ne devrait pas être son rôle. On pense être dans une comédie légère ou une chronique douce-amère mais très vite on alterne régulièrement entre le bon et le moins bon.
D'abord même si on sait que les enfants ne sont pas tendres entre eux, dans cette classe on tombe dans la caricature un peu facile, à la crédibilité d'ailleurs limite ; la jeune héroïne est mignonne, s'il s'agit d'un soucis physique il serait donc résumer à une paire de lunettes et à des cheveux attachés ?! Le reste est bien trop anecdotique. Papa se soulage avec des stupéfiants, mais aujourd'hui il existe des doses thérapeutiques complètement occultées ici. Et alors que le film dessine une petite fantaisie sur une relation père-fille singulière on a droit à une "drôle" de proposition qui frôlerait presque le glauque. La dimension fantasmagorique prend une place certaine au début du film mais s'estompe ensuite assez nettement ôtant d'autant un côté fable moderne. Bref plein de petites choses qui démontrent surtout que le réalisateur-scénariste n'a pas su prendre une route précise pour son histoire. Constamment mi-figue mi-raisin, oscillant entre les genres sans savoir les réunir, il effleure les sujets sous les exploités jusqu'au bout, il touche du doigt sans appuyer le propos, et au final on reste sur le bord de la route, un peu frustré de ne pouvoir voyager de bout en bout avec Lucie et son papa malgré l'osmose entre les deux acteurs et quelques passages touchants ou amusants. Un peu déçu car inabouti...
Note :