Kill Bok-Soon (2023) de Byun Sung-Hyun

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Nouveau long métrage de Byun Sung-Hyun, réalisateur du film musical "The beat Goes On" (2012) ou de la comédie romantique "Watcha Wearin" (2012) mais qui a pris une autre dimension en abordant le thriller et le film d'action avec le très réussi "Sans Pitié" (2017) et "Kingmaker" (2022)... Gil Bok-Soon est une tueuse à gage renommée et redoutée que tous les hommes et femmes du milieu admirent ou jalousent. Mais si elle est une pro impitoyable dans son domaine elle est aussi une maman dépassée par une ado qu'elle ne comprend plus. Alors qu'elle essaie de se rapprocher sa fille elle ose "râter" une mission qui met en porte-à-faux son mentor vis à vis des autres organisations...

Le rôle titre est incarnée par la star Jeon Do-Yeon "Secret Sunshine" (2007) de Lee Chang-Dong, "Lucky Strike" (2020) de Kim Yong-Hoon et retrouve après "The Housemaid" (2010) de Im Sang-Soo son partenaire Hwang Jung-Min vu dans "A Bittersweet Life" (2006) de Kim Jee-Woon ou "Battleship Island" (2018) de Ryoo Seung-Wen, puis retrouve après les films "Asura" (2016) de Kim Sung-Su et "The Spy Gone North" (2019) de Yoon Jong-Bin l'acteur Choi Byung-Mo "Pandémie" (2013) de Kim Sung-Su, "Mademoiselle" (2016) de Park Chan-Wook et "Sans Pitié" (2017) après lequel il retrouve son réalisateur à l'instar de Sol Kyung-Gu après  "Kingmaker" (2022), acteur vu auparavant de "Public Enemy" (2002) de Kang Woo-Suk, "Hope" (2013) de Lee Joon-Ik ou "La Mémoire Assassine" (2018) de Won Shin-Yeon. Citons ensuite l'acteur afghan Fahim Fazli vu dans "Iron Man" (2008) de Jon Favreau, "Argo" (2012) de et avec Ben Affleck, "American Sniper" (2015) de Clint Eastwood ou "Horse Soldiers" (2018) de Nicolai Fuglsig, l'allemand Andreas Fronk vu dans "Parasite" (2019) de Bong Joon-Ho, "Seobok" (2022) de Lee Yong-Ju et "Carter" (2022) de Jeong Byeong-Gil, le jeune Lee Jae-Wook essentiellement aperçu dans des séries TV dont "Alchemy of Souls" (2022), Koo Kyo-Hwan vu dans "Peninsula" (2020) de Yeon Sang-Ho ou "Escape from Mogadishu" (2022) de Ryoo Seung-Wan, et retrouve après le téléfilm "Kingdom : Ashin of the North" (2021) de Kim Seong-Hun la toute jeune Kim Si-Ha qui joue la fille de l'héroïne vue dans "The House of Us" (2019) de Yoon Ga-Eun, les autres personnages féminins sont joués par Esom vue auparavant dans "Hindsight" (2011) de Lee Hyun-Seung ou "Man on High Heels" (2016) de Jin Jang, et enfin Lee Yeon aperçue dans des séries TV dont "Duty After School" (2023)... Evidemment, le speech pris vite fait on pense forcément à celui qui monopolise le genre depuis quelques années avec la saga "John Wick" (2014-2023), mais pour le côté féminin et mère on pense aussi à "Bloody Milkshake" (2021) de Navot Papushado. Ainsi, on a le paramètre clé et éculé du genre avec une tueuse à gage qui va devoir faire face à son employeur sans compter l'organisation façon La Table de John Wick, et elle va devoir gérer son ado en crise ce qui est un peu nouveau par contre. La dimension maternelle prend une importance quasi inédite qui rappelle surtout que même en étant un tueuse de sang froid elle reste avant tout une mère aimante.

Le prologue est une excellente entrée en matière, où la tueuse démontre son assurance et sa confiance en elle tout en montrant aussi que la fin justifie les moyens. Le scénario s'avère très bien écrit, cohérent et équlibré, entre les missions, le verre entre collègues, les réunions professionnelles, le quotidien at home avec sa fille... etc... Un scénario comme un papier à musique alors même que Bok-Soon surnage entre la crise professionnelle qui se dessine et son ado qui va mal sans pouvoir réagir. De l'ancienne école elle doit prouver qu'elle reste la meilleure dans son domaine, tandis que par là même elle n'arrive pas à être crédible auprès de sa fille qui n'hésite pas à la mettre devant ses contradictions. Au départ, on pourrait croire à une démission en tant que maman, car "tuer c'est plus simple qu'élever un enfant" ! Finalement c'est peut-être bien l'ado qui permet à la tueuse de redevenir une mère attentive. Finalement si la vie de Bok-Soon est toujours sur un fil le scénario lui est au petits oignons, c'est fluide, rythmé, sachant prendre son temps dans les instants intimes ou calmes comme assumer la violence inhérent à une profession prenante. Le réalisateur est inspiré, reprenant à son compte notamment la mis en perspective des hypothèses des "Sherlock Holmes" (2009-2012) de Guy Ritchie, offrant aussi une séquence action aussi tragique que jouissive dans la cantine de ses "amis". Le mix entre action movie et chronique familiale fonctionne à merveille, avec des acteurs au diapason et une mise en scène inventive et virtuose. Une très bonne surprise que ce film où Bok-Soon en prend aussi pour son grade, bien moins surhumaine qu'un John Wick et finalement plus méritante. Une très bonne surprise.

Note :  

15/20