[CRITIQUE] : Evil Dead Rise

[CRITIQUE] : Evil Dead RiseRéalisateur : Lee Cronin
Acteurs : Alyssa Sutherland, Lily Sullivan, Gabrielle Echolls,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min
Synopsis :
Alors que Beth n’a pas vu sa grande sœur Ellie depuis longtemps, elle vient lui rendre visite à Los Angeles où elle élève, seule, ses trois enfants. Mais leurs retrouvailles tournent au cauchemar, quand elles découvrent un mystérieux livre dans le sous-sol de l’immeuble, dont la lecture libère des démons qui prennent possession des vivants...

Critique :

Clairement plus fun et sanglant que la totalité des films de possession démoniaque récents, même si son intérêt réside avant surtout dans son chaos gore dénué de tout poids émotionnel, #EvilDeadRise fait le café tout en étant loin de la réappropriation géniale de Fede Alvarez. pic.twitter.com/ier6BGOuqn

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 15, 2023

Bien que l'implication de Sam Raimi dans la franchise Evil Dead se soit véritablement stoppée au moment même où il mettait un point final sur sa propre trilogie en 1992, que ce soit la série Ash vs The Evil Dead (qui jouait tout autant la carte de l'horreur que de la comédie) où le remake impitoyablement gore et brutal de Fede Alvarez; tous ont été marqués par les codes déglingués et jubilatoires imposés par le cinéaste - surtout à travers les deux premiers opus.
Mais peut-être pas autant ll est vrai que le nouveau reboot en date, Evil Dead Rise de Lee Cronin, qui arbore à la fois une révérence sincère à la saga (jusque dans une introduction forestière en mode shaky-cam) et à son chef d'orchestre, et une tentative un peu maladroite de reproduire le coup de poker de 2013 avec son horreur frontale et extrêmement graphique.

[CRITIQUE] : Evil Dead Rise

Copyright 2022 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.


Passé un prologue citant sensiblement le film original, la narration quitte les bois pour retrouver un cadre certes plus familier et urbain mais pas moins inquiétant d'une L.A. loin des standards Hollywoodiens, déroulant un récit à la fois basique (une histoire savamment tordue entre deux sœurs séparées dont la réunion va être passablement bousculée par le Necronomicon Ex-Mortis - pas tout à fait celui auquel nous avons été habitué -, ouvert par une nouvelle fois par naïveté), qui reprend le mantra cité dans Army of Darkness (trois incarnations, et celle-ci est donc la troisième après les films de Raimi et celui d'Alvarez), tout en cherchant à se créer sa propre identité dans la chair et le sang, quitte à ne plus totalement être un film Evil Dead
Prenant sensiblement son temps avant que l'on puisse réellement dire " Groovy " (d'ailleurs, aucun caméo même vocal, de ce bon vieux Bruce Campbell), ce reboot/suite pousse sensiblement les potards au maximum quand il laissera exploser sa violence frontale et décomplexé à mort, dégainant des gallons d'hémoglobine et une pléthore de sévices passablement horrible avec une frénésie très (trop ?) gourmande.
Un vrai tour de train fantôme bruyant et frénétique mais qui peine à provoquer toute implication émotionnelle qui rendrait son horreur encore plus marquante et mordante.

[CRITIQUE] : Evil Dead Rise

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Car s'il a le bon ton de montrer à nouveau une héroïne obligée de combattre ses propres démons pour survivre (après Mia qui faisait face à sa dépendance à la drogue, on retrouve ici le personnage de Beth, qui doit affronter frontalement ses craintes d'être mère), il ne met in fine pas assez à l'épreuve, physiquement comme émotionnellement, son personnage à tel point que la performance de Lily Sullivan se voit complètement surplantée par celle psychotique et dégoulinant de malveillance maternelle d'une impressionnante Alyssa " Vikings Forever " Sutherland.
Sensiblement plus fun et sanglant que la totalité des films de possession démoniaque récents, même si son intérêt réside avant tout et surtout dans son chaos exagéré et gore, Evil Dead Rise fait gentiment le café, loin de la réappropriation géniale de Fede Alvarez certes mais suffisamment maniaque et dérangeant dans son horreur pour raviver les flammes d'une saga encore préservée du mal de l'opus de trop... mais jusqu'à quand ?

Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Evil Dead Rise