La Semaine de la critique continue de défendre le jeune cinéma

Par Boustoune

62ème Semaine de la critique – Cannes (Alpes Maritimes)
– du 17 au 25 mai 2023 –

Ava Cahen, déléguée générale de la Semaine de la Critique a dévoilé le menu des 11 longs-métrages qui composent la sélection 2023 de cette célèbre section parallèle du Festival de Cannes, 7 films en compétition et 4 séances spéciales
En apéritif, les festivaliers découvriront Ama Gloria, le nouveau long-métrage de Marie Amachoukeli, qui avait été récompensée de la Caméra d’Or pour Party Girl, avec ses co-réalisateurs Claire Burger et Samuel Theis. On nous promet “un film intime et délicat”, axé autour des liens unissant un jeune enfant et sa nourrice cap-verdienne.
Pour les entrées, deux services sinon rien. Déjà, l’intrigant Vincent doit mourir, premier film de Stéphan Castang, avec Karim Leklou et Vimala Pons, qui raconte l’histoire d’un homme ordinaire, sans problème, qui, du jour au lendemain, se fait agresser violemment par toutes celles et ceux qui croisent son chemin, sans raison apparente. Probablement a-t-il essayé de doubler tout le monde dans la file d’attente devant la salle Miramar, lieu habituel des projections de la Semaine de la Critique, parce que sinon, on ne voit pas pourquoi tant de haine…
Ensuite, le nouveau long-métrage d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, dont on avait beaucoup aimé le film précédent, Une vie démenteLe syndrome des amours passées, suit un couple qui peine à avoir un enfant et voit leur médecin leur prescrire une méthode innovante (mais un brin risquée) : retrouver leurs ex respectifs et coucher avec, histoire de refermer le passé une bonne fois pour toutes. Là aussi, le pitch donne envie d’en savoir plus.
En dessert, Erwann Le Duc proposera La Fille de son père, une tragi-comédie avec Nahuel Perez Biscayart.

Et le plat de résistance alors? En fait un plateau de mezze composé de films de jeunes auteurs, qui devrait comporter quelques pépites cinématographiques. Car la spécialité de la Semaine de la Critique, c’est de défendre les talents émergents. Chaque année, elle aide à faire connaître et reconnaître des cinéastes passionnants, au fort potentiel, comme Julia Ducournau, qui s’était faite remarquer avec Grave dans cette section avant de remporter la Palme d’Or avec Titane, il y a deux ans.
L’an passé, le film qui avait su se distinguer était Aftersun de Charlotte Wells. Ses personnages sont sur l’affiche de l’édition 2023 de la manifestation. Comme l’affirme Ava Cahen, “Les héros du film s’enlacent. Un geste d’amour simple et spontané qui reflète bien la nature de la Semaine de la Critique : accompagner avec bienveillance les premiers et seconds films”. Ils sont donc sept à bénéficier de ce soutien et à espérer de prendre la suite de Charlotte Wells au palmarès de la section, après avoir séduit un jury présidé, cette année, par l’excellente Audrey Diwan.
Parmi les cinéastes en lice, on trouve notamment Paloma Sermon-Daï, qui signe ici son premier film de fiction, Il pleut dans la maison, mais qui avait remporté le Bayard d’Or à Namur pour son documentaire Petit samedi, Vladimir Perisič, qui s’était fait connaître dans cette même section en 2009 avec Ordinary people et Jason Yu, ancien assistant de Bong Joon-Ho, qui signe son premier film avec Sleep, un huis-clos comico-horrifique qui devrait faire parler sur la Croisette.
Mais peut-être la réalisatrice de L’Evènement sera-t-elle davantage touchée par Levante, de la cinéaste brésilienne Lillah Halla, dont l’héroïne est une jeune femme est victime d’une grossesse non-désirée, dans un pays où l’avortement est toujours illégal.
Il est également question de maternité et d’amitié féminine dans Le ravissement d’Iris Kaltenbäck, avec  Hafsia Herzi et  Nina Meurisse. Dans une sélection qui fait la place belle aux réalisatrices, il sera également question d’émancipation et d’indépendance féminine (Tiger Stripes, de la réalisatrice malaisienne Amanda Nell Eu; Inshallah a boy, du jordanien Amjad Al Rasheed).

Un programme alléchant, qu’il conviendra de déguster sous le soleil de la côte d’Azur, ou après le Festival de Cannes, dans une des villes qui reprendront la sélection et sur Cinemascope.

Séances spéciales

AMA GLORIA de Marie Amachoukeli (film d’ouverture)

VINCENT DOIT MOURIR de Stéphane Castang (1er film)
LE SYNDROME DES AMOURS PASSEES d’Ann Sirot et Raphaël Balboni
LA FILLE DE SON PERE d’Erwann Le Duc

Compétition

IL PLEUT DANS LA MAISON de Paloma Semon-Daï
INSHALLAH WALAD (Inchallah un fils) d’Amjad Al Rasheed (1er film)
JAM (Sleep) de Jason Yu (1er film)
LEVANTE (Power Alley) de Lillah Halla (1er film)
LOST COUNTRY de Vladimir Perisic
LE RAVISSEMENT d’Iris Kaltenbäch (1er film)
TIGER STRIPES d’Amanda Nell Eu (1er film)

Plus d’informations : Site officiel de la Semaine de la critique

Crédits photographiques : copyright Sarah Makharine – images fournies par la Semaine de la Critique