[CRITIQUE] : La vie pour de vrai

Par Fuckcinephiles
Réalisateur : Dany Boon
Acteurs : Dany Boon, Kad Merad, Charlotte Gainsbourg,...
Distributeur : Pathé Distribution
Budget : -
Genre : Comédie
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Tridan Lagache a passé sa vie au Club Med, à changer d’amis tous les 8 jours. À 50 ans, il démissionne du club de vacances mexicain où il est né, bien décidé à retrouver, 42 ans plus tard, son grand amour d’enfance, Violette. Il débarque à Paris, naïf et perdu mais heureux d’être hébergé chez Louis, un demi-frère dont il ignorait l’existence. Pour se débarrasser d’un Tridan encombrant, Louis supplie une de ses conquêtes, Roxane, de se faire passer pour Violette que Tridan croit reconnaître au premier regard.


Critique :

Plus modeste et dénué de toute loufoquerie maladroite, #LaViePourDeVrai a beau ne jamais quitter la route balisée de la comédie de boulevard cousue de fil blanc, il n'en reste pas moins un joli moment de cinéma drôle et tendre, porté par un solide trio Boon/Gainsbourg/Merad. pic.twitter.com/a6rVKRHGyC

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 18, 2023

Ne faisons pas (trop) preuve de mauvaise foi : tout le monde - même nous - attendait presque avec un certain sadisme, l'arrivée du nouveau film de Dany Boon, juste histoire de le dézinguer en bon et du forme comme toute bonne comédie populaire pantouflarde made in France qui se respecte (à une ou deux exceptions près, quand les cinéastes ne décident pas de se moquer de nos poires avec des productions à la limite du tolérable).
Il faut dire que le bonhomme donnait méchamment le bâton pour se faire battre avec son dernier effort " Netflixien " derrière la caméra : 8 rue de l'humanité, comédie tombant souvent à plat louchant gentiment sur la pandémie et ses conséquences, entre la crainte absurde de l'autre et l'élan - déjà oublié - de solidarité du premier confinement, pour mieux épouser les contours d'un espoir candide mais réel du bon vivre-ensemble à coups de bons sentiments aussi éculés que ses gags.

Copyright Denis TRIBHOU


Bonne nouvelle, et aussi potentiellement racoleur soit-il, La Vie pour de vrai corrige sensiblement le tir et ramène le cinéaste vers un cinéma résolument plus drôle et humain, comme s'il réussissait enfin à se reconnecter aux douces valeurs qui irriguaient ses premiers efforts.
Il n'est, en ce sens, pas étonnant de voir que ce retour aux sources s'opèrent avec son meilleur et plus fidèle comparse, Kad Merad, comme si son répondant cynique était le terreau parfait pour que Boon puisse dégainer à justesse sa panoplie de candide au grand cœur.

Un rôle qu'il reprend comme un gant, ici en cinquantenaire fêtard, Tridan, qui est né, à grandi et vécu toute sa vie au Club Med, avant de revenir vers la métropole pour retrouver son amour de jeunesse, Violette, même s'il n'y retrouvera, pendant un temps, qu'un demi-frère, Louis, qui aura vite envie de se débarrasser de lui - quitte à se jouer de ses sentiments.
Plus modeste et dénué de toute loufoquerie maladroite, ce huitième long-métrage ne quitte jamais la route balisée de la comédie tendre et cousue de fil blanc, ce qui pourrait s'avérer une faiblesse s'il ne s'appuyait pas sur une écriture sûre de sa force humoristique - même si, il est vrai, plusieurs gags sonnent faux.

Copyright Denis TRIBHOU


En Mr. Magoo romantique, le cinéaste détonne et touche comme rarement, mais il a surtout l'intelligence de laisser la lumière briller sur ses partenaires, que ce soit un Kad Merad désopilant en frangin vil et désabusé, mais également Charlotte Gainsbourg, dont le potentiel comique évident donne du liant et du piment à une vraie comédie de boulevard enthousiasmante et sincère.
La Vie pour de vrai où un vrai bon film, et ce n'était pas gagné sur le papier.

Jonathan Chevrier