Nouveau film de la réalisatrice-scénariste Sylvie Verheyde après son biopic pas vraiment sulfureux "Madame Claude" (2021), pour se lancer dans une suite qu'on n'attendait pas forcément et elle-même non plus puisqu'elle n'y avait pas pensé à l'origine. Ainsi ce projet de suite du film "Stella" (2008) est né quand son fils a commencé l'école, puis est arrivé le collège et le lycée. La cinéaste précise : "Je voulais montrer que, même en étant mauvaise élève, le lycée m'avait offert une ouverture sur le monde. (...) Pour Stella est amoureuse, c'est encore en observant ce que vivait mon fils que j'ai eu envie de revenir sur mes propres pas..." Elle co-signe son scénario avec William Wayolle, qui était et est surtout à l'origine monteur notamment du film "Tu mérites mon Amour" (2019) de et avec Hafsia Herzi... 1985, Stella passe son premier été en vacances sans les parents. Le rêve mais bientôt la dure réalité scolaire revient, surtout que c'est l'année du BAC. Stella dit qu'elle s'en moque, elle est encore jeune mais elle sait aussi que ce BAC peut être un passeport pour l'avenir car elle est sûre d'une chose : elle ne veut pas reprendre le bar de ses parents. La crise est aussi à la maison, le père part avec une autre, la mère déprime, mais Stella veut aussi profiter des amis, des sorties, et l'amour aussi peut-être...
Stella a vieilli un peu et est donc désormais incarnée par Flavie Delangle vue dans les séries "Skam" (2020-2022) et "Mytho" (2021) et surtout remarquée par la réalisatrice dans le court métrage nommé aux Césars "Marion" (2016) de Jessica Palud. Ses parents sont interprétés par Marina Foïs vue récemment dans "L'Année du Requin" (2022) des frères Boukherma et "As Bestas" (2022) de Rodrigo Sorogoyen et surtout qui remplace donc Karole Rocher aux côté du père toujours joué par Benjamin Biolay qui retrouve la cinéaste également après "Madame Claude", tandis qu'entre temps et plus récemment il a joué dans "Zaï Zaï Zaï" (2022) de François Desagnat et "Le Monde d'Hier" (2022) de Diastème. Citons Anna Biolay, fille de, puis Louise Malek qui retrouve sa partenaire après la série "Skam" (2020-2022), citons encore Stephane Ly-Cuong réalisateur de plusieurs courts métrages comme "Paradiso" (2002), "Feuilles de Printemps" (2015) ou "Allée des Jasmins" (2018), puis enfin Fred Epaud vu notamment dans "De Gaulle" (2020) de Gabriel Le Bomin, "Slalom" (2020) de Charlène Favier et "Le Tigre et le Président" (2022) de Jean-Marc Peyrefitte... Le film est donc la suite de "Stella" (2008) qui se passait en 1977. La petite héroïne est donc devenue une jolie ado de 17 ans. Le premier film était un peu décevant déjà, où une enfant se retrouvait témoin de tout ce qui se passait dans le bar de ses parents dont la faune était l'élément principal d'un film sans réel enjeu. Malheureusement la cinéaste reprend la même idée de base, sauf que cette fois au lieu du bar c'est devenu la discothèque. En résumé, une ado lambda devient une addict de la célèbre boîte des Bains Douches.
Le plus décevant encore c'est quand on lit les déclarations de la réalisatrice, par exemple : "on constate que le couperait qui sépare les ados et fait émerger les différences de classes sociales intervient après le bac, tandis qu'à mon époque, c'était eu lycée que cela se faisait" : juste un peu plus jeune que la réalisatrice, ça reste un jugement subjectif, les différences sociales se vivent dès la primaire. Elle dit aussi à propos des Bains Douches : "je sais aussi que ça pouvait être un endroit glauque. La drogue y circulait et je l'évoque discrètement. Je voulais qu'on sente ce danger, contre lequel Stella est capable de se prémunir, ayant grandi dans un bar et ayant une idée aiguisée de ce que représente l'addiction." : une succession de clichés voir d'inepties, en quoi avoir connu le bar enfant empêcherait l'inverse ?! Tandis que dans le film on ne ressent au contraire aucun danger, ça paraît beaucoup trop "classe" et "sage" comme boîte pour y ressentir une tension ou autre. On sourit sur d'autres détails, comme la garde-robe de Stella qui semble un chouïa anachronique, on pense plus aux années 60 que la période new wave des eighties. Le scénario alterne entre scènes de danse plutôt redondantes en discothèques et passages entre amies ados très teen-movie, entrecoupées de séquences familiales plus tristes mais sans réelles conséquences sur le récit. Ainsi cette suite reste cohérente avec le premier film, mais pour faire court ce n'est pas très intéressant malgré la belle révélation du film.
Note :