Film siglé Netflix adapté de la bande-dessinée "Little Nemo in Slumberland" (1905-1914) de Winsor McCay produit par Peter Chernin, producteur indépendant qui est aussi derrière la trilogie "La Planète des Singes" (2011-2017), mais aussi de films comme "Miss Peregrine et les Enfants Particuliers" (2016) de Tim Burton ou "Underwater" (2020) de William Eubank. Le film est réalisé par Francis Lawrence connu pour "Je suis une Légende" (2007), la franchise "Hunger Games" (2013-2015) ou plus récemment "Red Sparrow" (2018). Le scénario est signé du duo David Guion et Michael Handelman auquel on doit les navrants "The Dinner" (2010) de Jay Roach et "Son Ex et Moi" (2015) de Jesse Peretz et du plus sympathique "La Nuit au Musée : le Secret des Pharaons" (2014) de Shawn Levy...Nemo, une jeune fille qui a perdu son papa, découvre une carte mystérieuse qui la mène jusqu'au monde des rêves de Slumberland où elle rencontre Flip, un être excentrique avec qui elle va se lier et avec qui elle va apprendre à traverser les rêves et à fuir les cauchemars...
La petite Nemo est jouée par la jeune Marlow Barkley remarquée dans la série TV "Single Parents" (2018-2020) et vue également chez Apple+ dans "Spirited, l'Esprit de Noël" (2022) de Sean Anders. Son compagnon Flip est incarné par Jason Momoa star de "Aquaman" (2018) de James Wan, vu dernièrement dans "Dune" (2021) de Denis Villeneuve et "The Last Manhunt" (2022) de Christian Camargo. Citons ensuite Chris O'Dowd vu dans "The Cloverfield Paradox" (2018) de Julius Onah, "Comment je suis devenue une Jeune Femme Influente" (2019) de Coky Giedroyc et "Lilly et l'Oiseau" (2021) de Theodore Melfi, Kyle Chandler vu dans "Godzilla : Roi des Monstres" (2019) de Michael Dougherty et "Godzilla vs Kong" (2021) de Adam Wingard ainsi que dans "Minuit dans l'Univers" (2020) de et avec George Clooney, Weruche Opia aperçue dans des séries TV comme "TOP Boy" (2013) ou "I May Destroy You" (2020), India de Beaufort remarquée dans des séries TV comme "Les Frères Scott" (2009-2010) ou "Kevin (Probably) Saves the World" (2017-2018) et vu denièrement dans le film "Kimi" (2022) de Steven Soderbergh. Et ensuite Chris D'Silva aperçu dans "Ca Chapitre 2" (2019) de Andy Muschietti et "My Spy" (2020) de Peter Segal, Yanna McIntosh essentiellement vue dans des séries TV telles que "Blue Murder" (2003-2004), "The Best Year" (2007-2009 ou "Hemlock Grove" (2014)... Le monde des rêves a souvent inspiré le Septième Art, depuis "Peter Ibbetson" (1935) de Henry Hathaway le cinéma a exploré toutes les formes et tous les genres, du comique "François Ier" (1937) de Christian-Jaque, de la romance de "Juliette ou la Clef des Songes" (1951) de Marcel Carné, l'épouvante avec "Les Griffes de la Nuit" (1984) de Wes Craven, l'excentricité avec "La Science des Rêves" (2006) de Michel Gondry, l'enfance et la guerre dans "Le Labyrinthe de Pan" (2006) de Guillermo Del Toro, l'animation du culte "Paprika" (2006) de Satoshi Kon et son alter ego avec les strates de "Inception" (2010) de Christopher Nolan, l'évasion de "Sucker Punch" (2011) de Zack Snyder ou plus récemment l'enfance et la maladie dans "Quelques Heures après Minuit" (2017) de Juan Antonio Bayona...
Le film débute avec une fillette qui attend puis aide son père gardien de phare dans un univers déjà plutôt paradisiaque. C'est mignon tout plein mais évidemment on a bien du mal à y adhérer ; on voit mal une fillette vivre en recluse sur un îlot isolé dans un phare, mais quoique car on a aussi du mal à adhérer à un phare aussi confortable et luxueux alors que c'est un lieu rude et austère à l'image d'ailleurs du travail qui y est accompli. Ajoutons aussi que l'histoire est contemporaine, d'où la surprise de constater qu'il existe encore des gardiens de phare. On se dit que le film aurait gagné en crédibilité et en contraste rêve/réalité en situant le récit plutôt vers 1930 ou 1950. Néanmoins on se laisse prendre petit à petit, séduit d'abord par un monsieur cochon craquant et par un Flip style satyre et/ou Pan moderne. Le film reste un conte fabuleux sur une quête initiatique d'une enfant qui va découvrir la force des rêves qui va l'aider à faire son deuil. Une aventure comme une histoire de courage, celui de vivre et de continuer son chemin. Le scénario est malin (une fois n'est pas coutume), alternant les passages entre rêve et réalité de façon logique (se coucher, dormir, rêver, se réveiller...) avec un visuel qui est à la fois une réussite et un défaut. Du côté réalité les décors imposent un contraste fort, avec une ville hyper moderne et luxueuse (oncle riche et misanthrope) ou rien de dépasse, côté rêve il y a une omniprésence des effets spéciaux qui ne sont pas toujours très réussis surtout quand l'eau entre en jeu. Heureusement certaines scènes restent magiques comme la partie du bal latino en fleur, tandis qu'on compense les passages médiocres en se disant que ce sont des et donc qui nous dit que les rêveurs ne voient pas leur rêve ainsi ?! (Excuse plus ou moins valable effectivement !) La fillette évolue dans un univers fantasmagorique qui va la mener à grandir, dans un récit ludique dans l'ensemble joyeux même si la base reste évidemment triste mais tout nous et la dirige vers l'optimisme et un nouveau bonheur. Les gags restent souvent amusants, drôles parfois avec un abattage délirant de Jason Momoa alias Flip dans un contre-emploi fun et jouissif. Marlow Barkley qui joue la petite héroïne est adorable, et même si elle ne sait pas vraiment pleurer elle assure le reste avec aplomb. Francis Lawrence signe une fable familiale très réussie, c'est rythmé, drôle et émouvant avec une fin maîtrisée et presque inattendue. Un très bon moment.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :