Voici un long métrage qui vient de loin, un projet d'un certain Phil Tippett. Un nom qui vous dit rien sans doute mais pourtant vous avez déjà vu sont travail de nombreuses fois sur grand écran. En effet, il est un spécialiste des effets visuels et entre autre du stop-motion. Il a ainsi été responsable des effets spéciaux sur des films comme "Star Wars" (1977-1980), la trilogie "Robocop" (1987-1993) ou la saga "Twilight" (2009-2012). L'artiste a commencé à imaginer son histoire sur le tournage de "Robocop 2" (1990) de Irwin Kershner mais quand sort "Jurassic Park" (1993) de Steven Spielberg il s'est dit que les effets numériques allaient rendre les effets "en relief" obsolètes. Pourtant, 20 ans plus tard il reprend son projet poussé par ses proches collaborateurs. Il a déjà réalisé la suite en direct vidéo "Starship Troopers 2 - Héros de la Fédération" (2004), mais ça reste une expérience en prise de vue réelle. Il prépare son long métrage avec des courts métrages, une petite trilogie "Mad God" (2014-2015-2018) qui vont mener peu à peu au long métrage. Malgré sa renommée Phil Tippett a dû batailler pour le financement, jusqu'à obtenir la moitié du budget via le financement participatif sur Kickstarter. Sans compter l'aide bénévole d'une quinzaine de connaissances qui venaient le week-end pour l'aider dans le processus. Phil Tippett assume plusieurs postes sur son film dont Producteur-Réalisateur-scénariste-Directeur Photo-Chef décorateur-Superviseurs effets spéciaux...
Une cloche de plongée totalement corrodée plonge dans les profondeurs d'une ville en ruine. Il en sort un individu qu'on nomme l'Assassin qui part explorer la cité qui est telle qu'un labyrinthe. Les sombres desseins de l'Assassin se fondent dans une faune urbaine aussi inquiétante que fantasmagorique... Au casting derrière la stop-motion on citera surtout Alex Cox surtout connu pour avoir écrit et réalisé "Sid and Nancy" (1986), avoir aussi co-écrit "Las Vegas Parano" (1998) de Terry Gilliam, et qui a aussi fait l'acteur comme dans "Perdita Durango" (1997) et "Crimes à Oxford" (2008) tous deux de Alex De La Iglesia, et n'oublions pas madame Niketa Roman, déjà dans le court métrage éponyme du maître mais surtout spécialiste des effets spéciaux qui officie surtout à la télévision notamment sur la série TV "Flash" (2022-2023) et qui a travaillé sur le sympathique "Werewolf by Night" (2022) de Michael Giacchino... Un individu s'enfonce littéralement dans un monde souterrain où toutes les horreurs du monde sont réunies. Un monde post-apocalyptique où les pires films d'horreur serait réunis. Une cité détruite où vivent encore des êtres hybrides ou des mutants , des savants fous et autres monstruosités qui s'entretuent, massacrent ou torturent dans un style aussi trash que gore. La première partie du film est une succession gratuite de toutes les horreurs possibles. Attention aux âmes sensibles !
On reste fasciné par la créativité de l'artiste, les techniques utilisées, la richesse visuelle qui ne peuvent que passionner les cinéphiles. Mais on se demande quand est-ce que l'histoire va vraiment démarrer. Il faut attendre 45mn pour que le récit évolue enfin, c'est long sur tout quand le film ne dure que 1h25. Le film se fait légèrement moins sombre et on décèle toutes les métaphores que le cinéaste sèment avec de gros sabots entre le symbole de l'Enfer (son univers souterrain) et surtout les parallèles avec les guerres mondiales (Mengele, tortures et expérimentations,...). On constate surtout que Phil Tippett ne fait pas dans la finesse, pour le meilleur on s'amuse à reconnaître les clins d'oeil aux grands films de SF ou d'horreur ("Alien", "Star Wars", "Starship Troopers", "Jurassic Park"...), pour le moins bon l'abus du gore surtout dans sa première partie car complètement gratuit et, surtout, qui ne fait pas peur. Pas de jump-scare, de sursaut ou de recherche de sensation d'angoisse, c'est juste une accumulation de vision d'horreur pour choquer et apporter du dégoût ; c'est réussi assurément. Le film est donc une réussite épatante d'un point de vue technique et visuel, mais il reste un film très expérimental, il pêche par une narration fantôme, une intrigue simpliste, du trash trop gratuit. Dans le genre on lui préférera donc et de loin "Junk Head" (2022) de Takahide Hori. Note indulgente.
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