[CRITIQUE] : The Owners

Par Fuckcinephiles
Réalisateur : Julius Berg
Acteurs : Maisie Williams, Sylvester McCoy, Rita Tushingham.,...
Distributeur : Wild Bunch
Budget : -
Genre : Épouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Américain, Canadien.
Durée : 1h32min.
Synopsis :
Adaptation du roman graphique Une Nuit de Pleine Lune de Herrmann et Yves H.
Une jeune femme se retrouve au milieu d'une situation qui la dépasse après que son petit ami et le meilleur copain de ce dernier aient décidé de cambrioler une maison. Quand les propriétaires âgés de la villa reviennent plus tôt que prévu, les jeunes voleurs se livrent au jeu de chat et de souris car le couple semble moins gentil qu'il n'y paraît...


Critique :

Dominé autant par une Maisie Williams investie que par le diabolique couple Sylvester McCoy/Rita Tushingham, #TheOwners se fait un petit home invasion pervers, craspec et désordonné concocté avec sincérité, dont on ne peut que se délecter de son troisième acte férocement campy. pic.twitter.com/84E1xHNPI8

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 6, 2023

C'est peut-être parce qu'il titille l'une de nos peurs les plus primaires et universelles, l'idée profondément anxieuse de devoir nous défendre nous et nos proches face à une potentielle attaque (cambriolage dans la majorité des cas) de notre maison, que le diabolique sous-genre du thriller qu'est le home invasion, aura toujours une raison d'exister et de perdurer, même si rares sont les cinéastes à chercher à le renouveler un minimum.
Sensiblement pas de cette élite (ce qui n'est pas un souci en soit), The Owners, basé sur la bande dessinée Une nuit de pleine Lune de l'artiste Hermann et de l'écrivain Yves H, qui marque les débuts sur grand écran du réalisateur frenchy Julius Berg (la série Netflix La Forêt), n'en reste pas moins un sympathique héritier du délirant et macabre Don't Breathe de Fede Alvarez (le sous-texte social impactant et la virtuosité de la mise en scène en moins), avec sa petite bande de braqueurs/chasseurs qui se deviennent in fine les proies de ceux qu'ils pensaient maîtriser - tout en se tirant mutuellement dans les pattes.

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L'arroseur méchamment arrosé quoi, avec un couple de personnages âgées qui en fera méchamment bavé à une bande de petites frappes anglaises qui auraient dû se contenter de glander dans les pubs et écouter du rap (cllliiiiicccchhhhhéééééssss), plutôt qu'à vouloir braquer du coffre-fort.
Du cousu main en somme, qui cite avec plus où moins d'assiduité le cultissime Le Sous-Sol de la Peur de feu l'inestimable Wes Craven autant que le cinéma débridé de feu Stuart Gordon (les amateurs de The Dolls comprendront), et qui tire pleinement sa puissance dans la simplicité un brin absurde de son concept - dont la première partie tire un brin en longueur, il est vrai -, propice à un ton mêlant une nervosité gentiment exagérée à quelques saillies de body horror plutôt bien amenés.
Même si la description sommaire de ses personnages et de leurs motivations (excepté une héroïne qui doit gérer un petit ami abruti, un braquage foireux, une grossesse indésirée où encore une agression sexuelle totalement gratuite) empêche toute potentielle empathie, The Owners, porté par une Maisie Williams investie autant que par le diabolique couple Sylvester McCoy/Rita Tushingham, se fait un petit home invasion pervers, craspec et désordonné concocté avec sincérité, dont on ne peut que se délecter de son troisième acte délicieusement campy.
Ça charme pas le palais mais ça fait gentiment le café donc.

Jonathan Chevrier