Réalisatrice : Christine Dory
Avec : Galatea Bellugi, Émilie Dequenne, Samir Guesmi, Romane Bohringer,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Français
Durée : 1h30min
Synopsis :
Rosemay, 16 ans, vit en famille d'accueil et ne rejoint sa famille biologique que pour les vacances. Un jour, son père n’est pas là pour l’accueillir comme prévu. D’ailleurs, il ne réapparaît pas et semble s’être évaporé. Ses questions ne rencontrant que des mensonges, Rosemay ne peut se fier qu’à son intuition…
Critique :
Scénariste prolifique (La Grande Vie, Ailleurs si j'y suis, Vif-Argent), Christine Dory avait laissé son - trop rare - pendant cinéaste en 2008 avec Les Inséparables, émouvant drame sur deux oiseaux blessés - d'où le titre - par une dépendance à la drogue qui met à mal l'amour passionné qui les lie, une œuvre aux contours presque douloureusement testamentaire tant elle porte en elle la dernière partition sur grand écran de l'écorché vif et talentueux Guillaume Depardieu, décédé peu de temps avant la sortie du film, d'une pneumonie foudroyante.
Quinze ans plus tard, elle reprend donc enfin du service derrière la caméra avec une sacrée proposition, La Fille d'Albino Rodrigue, librement inspirée de faits réels et d'un double crime aussi tragique que sordide, dont la narration aussi simple que limpide laisse planer des aspérités savoureusement Chabroliennes sur un drame sec et lancinant autant qu'il est désespérément humain.
Où l'histoire de la jeune Rosemay (fantastique Galatéa Bellugi, déjà remarquée il y a quelques semaines dans l'excellent Chien de la Casse), seize ans au compteur et déjà une vie bien compliquée.
Flanquée dans une famille d'accueil aimante où elle semble pleinement s'épanouir, elle doit pourtant retourner dans sa famille biologique pour les vacances.
Mais alors que son père, censé l'accueillir, est aux abonnés absents, sa mère (magnifique Émilie Dequenne), plus qu'évasive et indifférente quant à son absence, ne cache même plus ses mensonges pour masquer la vérité.
Las, Rosemay décidé d'enquêter sur cette disparition qui ne semble inquiéter qu'elle...
Aux confins des genres (le drame familial et social, le polar haletant, le western) et constamment à hauteur de personnages, La Fille d'Albino Rodrigue se fait la quête de vérité déterminée et brute d'une adolescente dont l'émancipation forcée est intimement provoquée par le jusqu'au-boutisme et l'imprévisibilité létale d'une mère amorale et toxique, avec qui la confrontation est inévitable tant celle-ci est - définitivement - prête à tout pour égoïstement vivre la vie qu'elle désire.
Une double chronique au féminin sous fond de quête de vérité, d'identité et de résilience, troublante dans ses effets de miroirs (la jeune fille un tant distante qui s'humanise auprès d'une petite sœur adoptive, face à une mère qui se déshumanise lentement en sacrifiant - littéralement - les siens) mais surtout diablement captivante dans sa manière de constamment pousser à la réflexion.
Un sacré retour pour Christine Dory donc, et le mot est faible.
Jonathan Chevrier
Avec : Galatea Bellugi, Émilie Dequenne, Samir Guesmi, Romane Bohringer,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Français
Durée : 1h30min
Synopsis :
Rosemay, 16 ans, vit en famille d'accueil et ne rejoint sa famille biologique que pour les vacances. Un jour, son père n’est pas là pour l’accueillir comme prévu. D’ailleurs, il ne réapparaît pas et semble s’être évaporé. Ses questions ne rencontrant que des mensonges, Rosemay ne peut se fier qu’à son intuition…
Critique :
Aux confins des genres et constamment à hauteur de personnages, #LaFilledAlbinoRodrigue se fait la quête de vérité déterminée et brute d'une adolescente à l'émancipation forcée, confrontée au jusqu'au-boutisme et à l'imprévisibilité létale d'une mère aussi amorale que toxique. pic.twitter.com/eHo8eyukIJ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 10, 2023
Scénariste prolifique (La Grande Vie, Ailleurs si j'y suis, Vif-Argent), Christine Dory avait laissé son - trop rare - pendant cinéaste en 2008 avec Les Inséparables, émouvant drame sur deux oiseaux blessés - d'où le titre - par une dépendance à la drogue qui met à mal l'amour passionné qui les lie, une œuvre aux contours presque douloureusement testamentaire tant elle porte en elle la dernière partition sur grand écran de l'écorché vif et talentueux Guillaume Depardieu, décédé peu de temps avant la sortie du film, d'une pneumonie foudroyante.
Quinze ans plus tard, elle reprend donc enfin du service derrière la caméra avec une sacrée proposition, La Fille d'Albino Rodrigue, librement inspirée de faits réels et d'un double crime aussi tragique que sordide, dont la narration aussi simple que limpide laisse planer des aspérités savoureusement Chabroliennes sur un drame sec et lancinant autant qu'il est désespérément humain.
Copyright ARP Sélection
Où l'histoire de la jeune Rosemay (fantastique Galatéa Bellugi, déjà remarquée il y a quelques semaines dans l'excellent Chien de la Casse), seize ans au compteur et déjà une vie bien compliquée.
Flanquée dans une famille d'accueil aimante où elle semble pleinement s'épanouir, elle doit pourtant retourner dans sa famille biologique pour les vacances.
Mais alors que son père, censé l'accueillir, est aux abonnés absents, sa mère (magnifique Émilie Dequenne), plus qu'évasive et indifférente quant à son absence, ne cache même plus ses mensonges pour masquer la vérité.
Las, Rosemay décidé d'enquêter sur cette disparition qui ne semble inquiéter qu'elle...
Aux confins des genres (le drame familial et social, le polar haletant, le western) et constamment à hauteur de personnages, La Fille d'Albino Rodrigue se fait la quête de vérité déterminée et brute d'une adolescente dont l'émancipation forcée est intimement provoquée par le jusqu'au-boutisme et l'imprévisibilité létale d'une mère amorale et toxique, avec qui la confrontation est inévitable tant celle-ci est - définitivement - prête à tout pour égoïstement vivre la vie qu'elle désire.
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Une double chronique au féminin sous fond de quête de vérité, d'identité et de résilience, troublante dans ses effets de miroirs (la jeune fille un tant distante qui s'humanise auprès d'une petite sœur adoptive, face à une mère qui se déshumanise lentement en sacrifiant - littéralement - les siens) mais surtout diablement captivante dans sa manière de constamment pousser à la réflexion.
Un sacré retour pour Christine Dory donc, et le mot est faible.
Jonathan Chevrier