6ème long métrage en tant que réalisateur pour la star de Hong-Kong Donnie Yen qui a signé entre autre "Shanghaï Express" (1998) ou "The Twins Effect" (2002). Pour ce nouveau projet le cinéaste adapte le roman "Demi-Dieux et Semi-Démons" (1963) de Louis Cha, auteur majeur de la littérature chinoise. Producteur-réalisateur-scénariste-acteur Donnie Yen co-signe le scénario avec plusieurs co-scénaristes avec He Ben, Sheng Lingzhi, Lejing Shen et surtout Wei Zhu à qui on doit "Le Sorgho Rouge" (1988) de Zhang Yimou ou "Dream Road" (2016) de Meng Xia, puis Chen Li qui a écrit ces dernières années "I am not Madame Bovary" (2017) de Xiaogang Feng ou "La Brigade des 800" (2021) de Hu Guan. Donnie Yen aborde une nouvelle fois le genre du Wu Xia Pian, le film de sabre chinois... En Chine au 10ème siècle, deux clans s'affrontent, la dynastie royale des Song face au guerriers nomades Khitan. Qiao Feng est un des meilleurs guerriers des Song, mais quand il est accusé d'avoir tué un chef de son propre clan il est banni. Pour prouver son innocence, Qiao Feng s'engage dans un périple extraordinaire où il va devoir combattre des demi-dieux et des semi-démons...
Le rôle principal est logiquement incarné par Donnie Yen lui-même, star de films comme "Il était une fois en Chine 2 : la Secte du Lotus Blanc" (1992) de Tsui Hark, "Hero" (2002) de Zhang Yimou ou récemment "John Wick 4" (2023) de Chad Stahelski. Citons ensuite l'actrice Yugi Chen surtout vue dans des séries TV chinoises, Cheung Siu-Fai acteur fétiche de Johnnie To vu entre autre dans "Le Vagabond" (1993), les "Election 1 & 2" (2005-2006) ou "Drug War" (2013) tandis qu'il retrouve le réalisateur-acteur après "Firestorm" (2013) de Alan Yuen à l'instar de son partenaire Ray Lui qui avait déjà croisé Donnie Yen dans "Flash Point" (2007) de Wilson Yip, vu depuis notamment dans "Transformers : l'Âge de l'Extinction" (2014) de Michael Bay ou "Les Sentinelles du pacifique" (2018) de Xiao Feng, Cya Liu vu dans "La Fuite du Temps" (2014) de Yibai Zhang et "Limbo" (2021) de Soi Cheang, Yue Wu vu dans "Le Portrait Interdit" (2017) de Charles de Meaux ou "Ip Man 4 : le Dernier Combat" (2020) de Wilson Yip après lequel il retrouve aussi Donnie Yen, comme Yu Kang fidèle partenaire dans "Iceman" (2016) de Wing-Cheong Law, "Ip Man 3" (2016) de Wilson Yip et "Swordsmen" (2011) de Peter Ho-Sun Chan où jouaient également les acteurs Hua Yan et Kenji Tanigaki, ce dernier vu aussi dans "Time and Tide" (2000) de Tsui Hark ou "Snake Eyes" (2021) de Robert Schwentke, puis enfin Yuen Cheung-Yan vu dans "The Miracle Fighters" (1982) et "Tai Chi Master" (1993) tous deux de Woo-Ping Yuen, "Charlie's Angels : les Anges se déchaînent" (2003) de McG ou "The Grandmaster" (2013) de Wong Kar-Wai... Ca démarre fort et vite avec un prologue vite fait bien fait sur un apprentissage de futur maître du kung-fu. Mais si cela promet un rythme soutenu et nerveux on décèle aussi plusieurs bémols comme des effets spéciaux médiocres et un Donnie Yen rajeuni de façon grossière. Mais le pire reste la mise en place des passages qui doivent expliquer l'intrigue et les enjeux. La mise au ban des accusés par ses congénères est aussi peu convaincante que crédible, jusqu'à cette accusation grotesque alors qu'il pleure sur les cadavres.
Bref, ce n'est pas la vraisemblance ou la cohérence du scénario qui tracasse le réalisateur-acteur et star Donnie Yen. L'histoire va s'avérer très cacophonique, avec une intrigue complexe pour ne pas alambiquée voir incompréhensible ou sans logique et inepte. Ca part dans tous les sens aussi bien dans l'évolution du récit que du point de vue narratif avec des flash-backs intempestifs, des nouveaux protagonistes "surprises", des anciens qui s'avèrent finalement très secondaires, des séquences drôlatiques sans le vouloir comme la scène du "vin". Si les paysages sont souvent magnifiques, la reconstitution costume-décor solide c'est souvent parasité par des effets visuels en numérique qui ne sont pas à la hauteur. Le vrai point fort repose sur la chorégraphie des combats impressionnants, fluides et virevoltants même si ça frôle le ridicule quand on commence à penser à "Dragon Ball" et ses "Kamé Hamé Ha" et ses boules de feu. On s'agace alors du potentiel, du matériau originel qui est ici bâclé sur le fond (histoire mal écrite, enjeux futiles ou si bêtes) et que le cinéaste a voulu surtout compensé par la forme (essentiellement par les combats et l'action) sans convaincre sur toute la ligne. Les scènes d'action sont donc le point fort, mais c'est un peu juste pour une production de cette envergure. Un petit gâchis.
Note :