Acteurs : Jennifer Lopez, Gael García Bernal, Omari Hardwick, Lucy Paez,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h55min.
Synopsis :
Une femme-assassin sort de sa cachette pour protéger sa fille qu'elle a abandonnée des années auparavant...
Critique :
S'amusant sadiquement à accumuler une tonne de caillasses dans sa besace au point de ne plus pouvoir tenir droit, #TheMother, moins bisserie qui tâche que Gloubi-boulga industriel périmé, se fait un actionner " dramatique " opportuniste, sans imagination et émotionnellement plat. pic.twitter.com/yNese6BwlJ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 13, 2023
Si de The Wedding Planner à Monster-in-Law en passant par les récents Marry Me et Shotgun Wedding, Jennifer Lopez, au-delà d'être depuis deux décennies maintenant une reine sans âge de la comédie romantique US autant qu'une experte fictionnelle de la romance sous fond de mariage, a étonnamment su muscler son jeu au fil des ans, au point de devenir totalement crédible héroïne badass avec qui il ne faut pas déconner (Hors d'Atteinte, Hustlers), quand bien même peu de cinéastes lui offre ce type de rôles à défendre.
Raison de plus alors d'accueillir avec un intérêt plus où moins certain The Mother de Niki Caro (le pas folichon Mulan), petit actionner ultra-simpliste et potentiellement jouissive comme Netflix sait si bien les produire, où elle campe un assassin sans nom obligée à reprendre du service pour protéger une fille qu'elle a abandonnée à la naissance.
La figure maternelle briseuse de genoux dans la plus pure tradition du genre, entre Kill Bok-soon (déjà produit par Netflix), Au-revoir à jamais et Everly, le guilty pleasure en moins.
Copyright Doane Gregory/Netflix
Malheureusement, elle n'a pas beaucoup de grain à moudre au cœur d'une intrigue sous ChatGPT aussi générique et symboliquement lourde que son personnage - sensiblement familier pour les fans du genre - est croqué sans grande profondeur ni inventivité, tant on ressasse sa puissance létale dans de redondants dialogues et scènes d'exposition, au lieu de la laisser s'exprimer à l'écran, un peu comme si on reprenait la formule " Babayagesque " de la saga John Wick tout en retirant ce qui fait son sel : l'action, ici abondante mais continuellement illisible, surdécoupée et montée à la truelle, privant au spectateur toute excitation potentielle.
Une caricature qui se retrouve également dans les courbes du vilain majeur incarné par un Gael García Bernal en mode pilote automatique, qui assène ses menaces sexuello-faisandés avec l'énergie d'un gnou sous Prozac.
Même la relation mère-fille, fil conducteur du film vendu par le titre, semble ridiculeusement rushé (J-Lo apprend à sa Zoé à conduire, tirer et se débrouiller toute seule dans la nature sauvage de l'Alaska et... c'est tout), où les mois vendus par l'intrigue ne semble durer qu'une poignée de jours.
Copyright Ana Carballosa/Netflix
S'amusant presque sadiquement à accumuler une tonne de caillasses dans sa besace au point de ne plus pouvoir tenir droit, The Mother, moins bisserie qui tâche à la Cannon que Gloubi-boulga industriel mi-musclée, mi-périmée sauce Europa Corp (du sous-Taken), se fait un actionner " dramatique " opportuniste, sans imagination et émotionnellement inerte.
J-Lo méritait tellement mieux, nous aussi.
Jonathan Chevrier