Avec : Jean-Claude Drouot, Cali, Danièle Evenou,…
Distributeur : Babaika
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h46min
Synopsis :
Sur l'île aux moines en Bretagne, Constant Lucas ancien photographe de guerre vit dans le souvenir de celle que l'on surnommait "l'étoile de Sibérie". Le vieil homme ne peut oublier cet amour passionnel qui le hante! Son fils Sergio débarque tout à coup sur l'île avec la petite Adéla que le vieil homme ne connait pas...
Critique :
Épousant tous les écueils du drame familial tout en arrivant néanmoins à seduire par sa poésie sous ses couches de pathos férocement sirupeuses, #MonsieurConstant se fait une sympathique séance à la fois tendrement légère et solidement embaumée par le deuil et la mort. pic.twitter.com/SimUzbTEu9
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 16, 2023
Contre son gré, bien évidemment, Monsieur Constant, estampillé second effort derrière la caméra de l'artiste pluriel (auteur-compositeur, romancier et réalisateur, rien que ça) Alan Simon, pour lequel il porte la quadruple casquette de réalisateur-scénariste-producteur-compositeur (et dont il s'est nourrit pour l'écriture, de son opéra rock Tristan & Yseult), est marqué par le sceau du deuil : il porte en lui la dernière partition à l'écran du comédien et humoriste Jean-Yves Lafesse, emporté par une maladie de Charcot qui ne fait jamais de détails dans sa brutalité.
Un homme dont on riait généreusement des facéties pas toujours fine mais franchement vulgaires, à une époque où elles avaient encore leur place sur l'espace publique.
Pas forcément une œuvre testamentaire donc, mais c'est un vrai esprit nostalgique qui entoure une histoire qui, elle-même, joue de manière mélancolique sur la notion de souvenir.
Copyright Babaika
Soit ceux qui hantent, sur l'île aux moines, Constant Lucas, ancien photographe de guerre et vieil homme passablement grincheux, qui vit dans le souvenir de sa tendre épouse désormais décédée, celle que l'on surnommait " l'étoile de Sibérie ", et pour qui il voue un amour toujours aussi passionné.
Un homme reclu et bouffé par la solitude - terreau propice pour se perdre dans ses souvenirs -, qui voit son quotidien bousculé mais finalement ensoleillée par la venue de son fils, qui lui confit la garde de sa fille pendant deux semaines le temps d'un voyage artistique en Sibérie...
Se rêvant parfois comme un digne héritier de Roemer en captant la beauté grave des terres bretonnes, Simon fait de son film une œuvre gentiment décalée, à la fois tendrement légère et solidement embaumée par le deuil et la mort, celle qui frappe à la mort d'une fin de vie comme celle qui nous arrache ceux qu'on aime, et nous sépare même de ceux qui restent.
Simpliste à l'extrême mais pas moins louable dans sa façon de capturer la douce poésie du quotidien, Monsieur Constant épouse tous les écueils du genre mais arrive néanmoins à seduire sous ses couches de pathos férocement sirupeuses.
Ça ne bouleversera pas un mercredi des sorties donc, mais ça l'entâchera moins qu'un blockbuster sans âme...
Jonathan Chevrier