Star du ballon oval US reconverti acteur, Jim Brown est mort ce 18 mai 2023 à l'âge de 87 ans.
Né en 1936 en Géorgie, d'une mère femme de ménage et d'un père boxeur professionnel, James Nathaniel Brown se passionne très tôt pour le sport, tous les sports. Il joue à la crosse, baseball, basket ball, athlétisme et évidemment football américain. Il excelle surtout au basket et au football US qui prend de plus en plus d'importance facilité par un physique solide (1m88 pour une centaine de kilo). Après ses années universitaires avec l'Orange de Syracuse (1953-1956) puis intègre la ligue professionnelle (NFL) en 1957 avec les Browns de Cleveland.
Désigné meilleur joueur de la ligue à trois reprises (1957-1958-1965), il devient champion avec son équipe en 1964. Sélectionné au Pro Bowl il termine meilleur coureur de la ligue durant 8 saisons sur les neuf disputées. Star incontestée de son sport le cinéma lui fait les yeux doux au point où il accepte un rôle secondaire dans le western "Rio Conchos" (1964 - ci-dessous) de Gordon Douglas.
On lui propose un nouveau rôle au sein d'un casting quatre étoiles dans un film de guerre. Il accepte et part s'entraîner avec ses partenaires dans un camp militaire durant la saison sportive 1966 ce qui déplaît à ses responsables des Browns de Cleveland. Il se dispute publiquement avec le propriétaire du club qui le sanctionne de 100 dollars par jour d'absence. Jim Brown prend ensuite une décision radicale, le 14 juillet 1966, sur le tournage du film il annonce qu'il ne fera pas la saison suivante. Le sportif devient alors acteur à part entière et termine le tournage de "Les 12 Salopards" (1967 - ci-dessous) de Robert Aldrich avec entre autres Lee Marvin, Charles Bronson ou encore Robert Ryan. Le film est un succès, et deviendra vite culte ce qui lance définitivement la carrière au cinéma du sportif.
Il enchaîne avec des films d'action, l'aventure exotique avec "Le Dernier Train du Katanga" (1968) de Jack Cardiff aux côtés de Rod Taylor, la mission suicide de "Destination Zebra, Station Polaire" (1968) de John Sturges où il retrouve le salopard Ernest Borgnine mais surtout il fait sensation dans le western "Les 100 Fusils" (1969 - ci-dessous) de Tom Gries connu pour sa relation interaciale avec la star Raquel Welsh dans l'histoire ce qui ne manque pas de polémiquer dans un pays encore sous le choc des assassinats successifs de Malcolm X et Martin Luther King.
Les tournages s'enchaînent à un rythme assez effrénés et obtient un rôle principal pour "La Mutinerie" (1969) de Buzz Kulik, il joue un policier noir dans une communauté très blanche dans "Tick... Tick... Tick et la Violence explosa" (1970 - ci-dessous) de Ralph Nelson où il retrouve le salopard George Kennedy, puis retrouve le far west aux côtés de Lee van Cleef dans "El Condor" (1970) de John Guillermin.
Il est un justicier vengeur dans "Massacre" (1972) de Jack Starrett, rôle qu'il retrouve plus ou moins pour "Gunn la Gâchette" (1972) de Robert Hartford-Davis et "L'Exécuteur Noir" (1973) de Gordon Douglas avant de jouer un homme qui doit combattre un groupe néonazi dans "Les Démolisseurs" (1973 - ci-dessous) de Gordon Parks Jr. Il retrouver Lee Van Cleef et l'Ouest dans "La Chevauchée Terrible" (1975) de Antonio Margheriti.
Jim Brown commence alors à accepter des rôles plus secondaires, d'abord aux côtés de Harvey Keitel dans le polar "Mélodie pour un Tueur" (1978 - ci-dessous) de James Toback, puis tourne le film de guerre "Dans l'Enfer du Pacifique" (1978) de Rolf Bayer. Plus surprenant, il commence à moins tourner pour le cinéma et à tourner en guest star dans des séries TV.
Il revient pourtant aux côtés de Arnold Schwarzenegger dans "Running Man" (1987 - ci-dessous) de Paul Michael Glaser mais l'acteur ne semble pas vouloir réellement exploiter ce retour. Il tourne quelques films oubliables, et surtout pour la télévision.
Il participe aux délires SF de "Mars Attacks !" (1996 - ci-dessous) de Tim Burton au sein d'un casting prestigieux dont Jack Nicholson, Glenn Close, Danny De Vito, Michael J. Fox, Annette Bening ou encore Natalie Portman. Le film est un succès et une réussite qui offre un petit sursaut.
Il accepte ainsi un second rôle dans "He Got Game" (1998) de Spike Lee avec Denzel Washington et Rosario Dawson, retrouve surtout le football US pour l'excellent "L'Enfer du Dimanche" (1999 - ci-dessous à droite) de Oliver Stone avec Al Pacino, Cameron Diaz, Jamie Foxx ou encore James Woods.
Il retrouve Spike Lee pour "She Hate Me" (2004) qui est malheureusement un échec, il enchaîne avec un autre échec "Animal" (2005) de David J. Burke avec Ving Rhames qui donne un coup d'arrêt à sa carrière.
Sa dernière apparition au cinéma est dans son propre rôle pour le documentaire sur Mohammed Ali, "Le Pari" ou "Draft Day" connu aussi sous le titre en V.O. "I am Ali" (2014) de Ivan Reitman.
L'homme a été accusé à nombreuses reprises pour des violences (1965-1968-1975-1985-1986-1999), souvent envers des femmes mais n'a jamais été réellement inquiété ou condamné souvent parce que les victimes ne déposaient pas plainte ou ne collaboraient pas ouvertement avec le bureau du procureur.
Jim Brown a connu un premier mariage (1959-1972) durant lequel il y a eu trois enfants (jumeaux en 1960 et un fils en 1962), après des fiançailles rompues rapidement (1973-1974) avec une jeune étudiante de 18 ans il ne se remariera qu'une seconde fois (1997) avec deux enfants.
En amateur, Jim Brown fait beaucoup d'autres sports aimant parier de l'argent, dont du tennis à tel point qu'en 1979 il perd 500 dollars face à un certain André Agassi alors âgé de seulement 9 ans.
En 2002, Jim Brown a été élu meilleur joueur de football américain de tous les temps par le magazine Sporting News.
Jim Brown a été un sportif de premier plan, et est devenu un acteur charismatique qui n'a malheureusement pas su ou pu étoffer sa carrière à partir de la fin des années 70. Il restera un salopard qui a été l'amant de Raquel Welsh...