Quand le cinéma se regarde droit dans les yeux, se tourne en ridicule et met le doigt là où ça peut faire mal !!! C’est le sujet de « Les pires ».
Une équipe de tournage tourne un film social dans un quartier HLM, et voulant être au plus près de la réalité, caste et recrute des jeunes du quartier. Pour faire le plus réel possible, les autres jeunes du quartier dit du réalisateur qu’il a recruté les pires. Ce qui pose déjà la question du cinéma social collant à la réalité, il est déjà bien moqué par ce choix scénaristique. Ensuite, l’équipe de tournage est aussi ridiculisé bien souvent à son tour. C’est une mise en abyme maline du cinéma, une expérience novatrice qui a enchanté mon fils de 14 ans ½. Voir des jeunes de son âge dont une partie est proche du public de son collège l’a fasciné. Ils sont tellement vrais que l’on a l’impression d’assister à un vrai making off du film, alors que ce sont de jeunes comédiens amateurs portant avec force des dialogues ciselés. La jeune Mallory Wanecque a accumulé les prix, elle qui a été repérée à la sortie d’un collège, devrait voir sa carrière décollée. Tout comme Timéo Mahaut qui fait tellement penser à Benoit Magimel à ses débuts. Ces jeunes délurés et effrontés éclaboussent la toile. Et c’est aussi le sujet du film : montrer comment cette expérience va modifier le présent de ces jeunes et surtout donner du souffle à leur futur.
Le prix « Un certain regard » de Cannes lui sied tellement bien ; à l’image du regard que les deux réalisatrices portent sur leur art.
Sorti en 2022
Ma note: 13/20