Suite et fin de la fameuse saga mécanique démarré il y a plus de deux décennies (!) avec "Fast and Furious" (2001) de Rob Cohen. Au départ, l'équipe poursuivait avec Justin Lin pilier de la franchise en ayant déjà signé pas moins de 5 films entre "Fast and Furious : Tokyo Drift" (2006) et "Fast and Furious 9" (2021), mais il semble qu'il y ait eu un "différend artistique" comme on dit puisque qu'après un scénario écrit et seulement 5 jours de tournage le réalisateur quitte le projet. Il est remplacé par Louis Leterrier qui retourne donc outre-Atlantique après sa comédie policière à la française "Loin du Periph" (2022). Le réalisateur-scénariste réécrit une partie du film en quatre jours avec Dan Mazeau scénariste entre autre de "La Colère des Titans" (2012) de Jonathan Liebesman, suite d'ailleurs de "Le Choc des Titans" (2010) de Leterrier. Si le film est annoncé comme le grand final de la saga c'est faux, annoncé comme un film en deux parties il est plus juste de dire que le grand final sera dans "Fast and Furious 11" (2024). Le film est aussi doté d'un budget faramineux de 340 millions de dollars soit près d'un tiers supérieur au second plus onéreux de la franchise, "Fast and Furious 8" (2017) de F. Gary Gray et ses 250 millions... Après bien des missions, drames et autres aventures, Dom Toretto et ses proches vivent désormais tranquillement et affranchie du passé, enfin le croyait-il quand un homme d'abord inconnu réveille le passé pour une vengeance. Il s'avère que c'est Dante, le fils de Hernan Reyes, chef d'un cartel mort quelques années plus tôt. Dante annonce son but, celui de détruire la famille de Dom...

Pour ce final on retrouve toute l'équipe originelle, et tous ceux qui ont complété le groupe au fur et à mesure des épisodes avec en premier lieu évidemment Vin Diesel, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Ludacris, Jordana Brewster, Sung Kang, Nathalie Emmanuel, puis on oublie pas les adversaires devenus plus ou moins alliés avec Jason Statham et sa maman Helen Mirren, le frère Toretto joué par John Cena apparu seulement dans "Fast and Furious 9" (2021) de Justin Lin, on retrouve aussi Clint Eastwood apparu jusqu'ici que dans "Fast and Furious 8" (2017) de F. Gary Gray. N'oublions pas le retour Buddy joué par Michael Rooker, de la vénéneuse Charlize Theron, puis aussi Joaquim de Almeida et le défunt Paul Walker de retour en images d'archives issues du "Fast and Furious 5" (2011) de Justin Lin. Parmi les nouveaux venus citons Rita Moreno en mamie Toretto vue dernièrement 40 ans après dans "West Side Story" (2021) de Steven Spielberg, puis en remplaçante de Mr Nobody alias Kurt Russell sa fille jouée par Brie Larson nouvelle chez Marvel depuis "Captain Marvel" (2019) de Anna Boden et Ryan Fleck, Alan Ritchson aperçu de loin au cinéma et écumant les séries TV depuis des années jusqu'à son "remplacement" de Tom Cruise pour la série TV "Reacher" (2022), Daniela Melchior révélée dans "The Suicide Sqaud" (2021) de James Gunn et vue depuis dans "Marlowe" (2022) de Neil Jordan et "Les Gardiens de la Galaxie Vol.3" (2023) de James Gunn, puis enfin n'oublions pas l'ultime adversaire incarné par Jason Momoa vu dernièrement dans "Dune" (2021) de Denis Villeneuve et "La Petite Nemo et le Monde des Rêves" (2022) de Francis Lawrence... 22 ans qu'on entend la même chose avec cette franchise qui nous assène encore et encore, encore et toujours sa morale galvaudée de la sainte famille, et rebelote avec ce 10ème opus le début nous rabâche les mêmes sempiternelles phrases toutes faîtes pendant de très longues minutes avec regard humide de la star, de longs plans sur les photos qui font un résumé express des 9 autres films. Bref on souffle déjà d'ennui tant c'est redondant. Pas de bol, ce n'est pas fini ! Le film qui dure 2h20 comble du temps avec des flash-backs inutiles ou trop faciles, insistants sur des événements du passé parfois superflus (qui n'intéresse même pas ce nouveau méchant) mais qui permet de bien creuser le sillon de la nostalgie et de préparer au grand final qui sera forcément déchirant ou plutôt qui sera du piètre pathos larmoyant.

Mais évidemment, on se dit qu'on aime et qu'on veut surtout de l'action, là aussi encore et toujours. Après les stupidités sans nom et du grotesque des épisodes précédents, essentiellement dans le n°8 et n°9 on se dit que cette fois on va s'envoler sur Mars ou s'enfoncer dans les Abysses des Mariannes. Comme de plus en plus sur l'échelle du n'importe quoi le film dépasse la ligne jaune du supportable. On aime et on reste impressionné dans les pures scènes d'action dans les fusillades, les corps à corps, et même certains passages mécaniques tant on est bluffé par certaines séquences de cascades dantesques. Mais désormais ce sont tellement irréalistes, on part tellement dans la SF qu'il leur est impossible d'assumer et d'assurer de vrais scènes d'action/cascade à l'ancienne. Ainsi trop de passages sont parasités par des images de synthèse et des effets spéciaux trop visibles pour ne pas dire tout simplement râtés ou grossiers... ATTENTION SPOILERS !... Impossible que des voitures soient si solides, risible et complètement con sur le fond et râté sur la forme la cascade du fils qui passe d'un bolide à l'autre, le grand final du barrage est du foutage de gueule, mais on pourrait aussi s'agacer du cabotinage outrancier de Jason Momoa, tandis que come par hasard on croise la soeur de Elsa Pataki, comme par hasard Toretto la reconnaît par le saint-esprit, évidemment le fils haut comme trois pommes est quasi un pilote, ... ATTENTION FIN SPOILERS !... Pourtant il y a une telle générosité dans ce film (et dans cette franchise en générale), une telle envie et sincérité à offrir du grand spectacle qu'on voudrait aimer ce film, ce qui nous laisse pantois sur certaines scènes et en même temps qui nous laisse frustré tant il y a trop d'esbroufe et de n'importe quoi à tous les étages. On aime tout de même la complicité entre le fils et son oncle Jakob/Cena, le face à face entre Letty/Rodriguez et Cypher/Theron, le retour de Deckard Shaw/Statham. Le reste dépasse la ligne jaune qui se dirige vers Nanarland, dans des bagnoles de luxe certe mais ça reste des paillettes superficielles. Pas pressé de voir le 11ème... Note indulgente pour sa générosité et 2-3 personnages icôniques (et surtout pas Toretto/Diesel !).

Note :                 

Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :