Dalva est une jeune fille de 12 ans exfiltré en pleine nuit par les forces de police d’un appartement où elle vit avec son père. Les premières minutes sont tendues et le spectateur non informé du sujet (comme c’est mon cas à chaque fois) se demande bien ce qu’il se passe ici avec cette jeune fille qu’il faut retenir fermement pour éviter qu’elle n’empêche l’arrestation de son père. On comprendra très vite les raisons sordides et à la limite de l’entendable qui justifieront cette descente policière musclée. Placée très vite dans un foyer d’aide à l’enfance, l’heure dix du film restant d’un film concis (1h20) sera consacrée à nous montrer sa reconstruction.
Pour jouer ce rôle phare éprouvant et viscéral, rien de mieux qu’une jeune fille ayant l’âge du personnage. Filmé à sa hauteur, on ne peut que saluer la puissance d’interprétation de la jeune Zelda Samson, saluée par ailleurs dans de nombreux festivals. Zelda jouant Dalva, mais c’est un concours de prénom zarbi ce film !!! Emmanuelle Nico, avec ce premier film dont on peut saluer le sérieux scénaristique, la concision et la mise à juste distance de son sujet, marche sur les pas de ses illustres metteurs en scène belges friands de thématiques sociales ardues.
Somme toute, ce film est peu novateur quant à son fond et sa forme. Les ellipses évocatrices, la scène de la danse ou la coupe de cheveux signes de renaissance sont autant d’éléments narratifs vus et revus pour évoquer la reconstruction. Pour moi, ce film manque aussi de psychologie aussi bien du côté des éducateurs que du système social. Comment plonger une enfant coupée du monde extérieur depuis des années dans le monde âpre des ados en une seule nuit sans passer par un sas préservé et un accompagnement psychologique ? Une carence assez rédhibitoire d’un film aux intentions pourtant louables.
Sorti en 2023
Ma note: 12/20