[CRITIQUE] : Invincible Été

[CRITIQUE] : Invincible ÉtéRéalisatrice : Stéphanie Pillonca
Avec : -
Distributeur : Apollo Films
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Imaginez une mauvaise nouvelle. Le genre de nouvelle qui remet tout en cause. C’est ce qui est arrivé à Olivier Goy un matin de décembre 2020. En une phrase, le diagnostic tombe : il ne lui reste probablement plus que trois ans à vivre et aucun traitement. Mais Olivier a décidé d'ignorer ce compte à rebours. Il compte bien vivre à fond et profiter de chaque seconde.

Critique :

#InvincibleÉté se fait aussi bien didactique dans sa volonté d'éclairer sur une maladie méconnue, que profondément touchant dans sa manière de brosser sans misérabilisme et avec transparence, le parcours d'un homme qui sait son temps compter, et qui veut pleinement en profiter. pic.twitter.com/K49aRdnmjL

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 4, 2023

On avait laissé Stéphanie Pillonca dans le giron d'un documentaire qui lui sied si bien, avec C'est toi que j'attendais, petite merveille de cinéma discret traitant avec méticulosité autant les tenants et les aboutissants de la problématique de l'adoption, dont la caméra se logeait subtimement au carrefour des émotions, s'expurgeant de tout voyeurisme putassier pour épouser la vérité intense des parcours de tous ses intervenants.
Deux ans plus tard, sa délicatesse était hautement requise pour s'attacher au parcours inspirant d'Olivier Goy, ex-golden boy menant une vie à 200 à l'heure avant d'être rattrapé par celle-ci, frappé du jour au lendemain et de manière sourde par une maladie de Charcot qui prend tout et ne laisse aucun répit, jusqu'au dernier souffle.

[CRITIQUE] : Invincible Été

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Loin d'un portrait putassier (la cinéaste sait comment traiter avec justesse le sujet du handicap) où cupide (les recettes seront reversés à l’Institut du Cerveau - Paris Brain Institute - ICM), le documentaire se fait aussi bien didactique dans sa volonté d'éclairer son auditoire sur une maladie méconnue, que profondément touchant et vibrant dans sa manière de brosser sans misérabilisme et d'une manière incroyablement transparente, le parcours d'un homme qui sait son temps compter, et qui veut profiter de ses derniers jours pour bouffer le bonheur par la racine.
Puissant dans sa façon de montrer un homme empathique ayant accepté l'inéluctable, capable de faire face avec conviction à une réalité face à laquelle il ne peut absolument pas reculer, Invincible Été touche sans que la cinéaste ne vienne appuyer plus que de raison l'émotion qui se dégage de son discours ni de sa condition tragique, d'autant qu'il remet avec force sur la table, le débat sur question de la fin de vie à une heure où le gouvernement est censé pondre une loi sur le sujet.

Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Invincible Été