10ème film en tant que réalisateur-scénariste et même acteur pour Bruno Podalydès depuis "Dieu Seul me Voit (Versailles-Chantiers)" (1998) et après "Les Deux Alfred" (2020) en passant par "Liberté-Oléron" (2001) ou "Adieu Berthe, l'Enterrement de Mémé" (2012). Cette fois le cinéaste retrouve sa "famille" d'acteurs pour une petite critique du monde des agences immobilières. L'idée a déjà quelques années quand lui-même avait dû faire visiter la maison où il vivait : "Un type, notamment, qui pensait à voix haute aux travaux qu'il allait effectuer en cognant sur les parois - "On va abattre ce mur" s'esclaffait-il. "Cette cloison-là, on la vire, etc." Il remettait simplement en cause, devant moi, mon mode de vie."... Catherine et Oracia sont conseillers immobiliers et sont actuellement surtout focalises sur deux biens à vendre : une grande maison "piscinable, vue RER", et un petit appartement moderne situé dans le triangle d'or de Bougival. Alors qu'ils accueillent aussi un stagiaire, leur but reste avant tout de trouver l'acheteur qui s'écriera "Wahou !"...
Les deux vendeurs sont incarnés par Bruno Podalydès lui-même vu dernièrement dans le film "Les Complices" (2023) de Cécilia Rouaud, il retrouve donc sa partenaire après "Bécassine !" (2018), Karin Viard vue récemment dans "Maria Rêve" (2022) de Lauriane Escaffre et "Sage-Homme" (2023) de Jennifer Devoldère. Bruno Podalydès retrouve une partie de sa "famille" de cinéma dont Isabelle Candelier vue dans tous les films du cinéaste à l'exception de "Liberté-Oléron" (2001), elle retrouve logiquement après "Bancs Publics (Versailles Rive-Droite)" (2009) et "Les Deux Alfred" (2020) deux de ses partenaires, Patrick Ligardes vu également dans "Le Mystère de la Chambre Jaune" (2003) et Florence Muller aussi vue dans "Bécassine !" (2018), citons encore Sabine Azema vu dans le dyptique "Le Mystère de la Chambre Jaune" (2003) et "Le Parfum de la Dame en Noir" (2005), Agnès Jaoui vue récemment dans "Le Cours de la Vie" (2023) de Frédéric Sojcher qui était dans "Comme un Avion" (2015), Claude Perron actrice fétiche de Albert Dupontel qui retrouve une partie de l'équipe de "Bécassine !" (2018), puis surtout n'oublions pas évidemment en premier lieu un certain Denis Podalydès présent dans tous les films de son frère qu'il a retrouvé aussi dans "Chocolat" (2016) de Roschdy Zem, ce dernier vu tout récemment dans "Le Principal" (2023) de Chad Chenouga joue cette fois pour Bruno. Parmi les nouveaux venus dans l'univers Podalydès citons Eddy Michell vu dans "Les Vieux Fourneaux 2 : Bons pour l'Asile" (2022) de Christophe Duthuron et "Un Petit Miracle" (2022) de Sophie Boudre, Manu Payet vu tout récemment dans "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) de et avec Guillaume Canet et "Hawaï" (2023) de Mélissa Drigeard, puis enfin Félix Moati vu dans "La Vraie Famille" (2022) de Fabien Gorgeart et "Les Goûts et les Couleurs" (2022) de Michel Leclerc...
Toujours un plaisir de retrouver la bande à Podalydès, dans un style et genre aussi singulier que peut l'être un Emmanuel Mouret ou même un Dupontel. Un univers souvent poético-social qui tente de mêler légèreté, nostalgie et réalisme du quotidien. Malheureusement cette fois Bruno Podalydès confond avec mélancolie, redondance et même naphtaline. Le scénario est une sorte de sketchs successifs plus ou moins inspirés, plus ou moins drôles, qui manque clairement d'idées et de trouvailles pour réellement surprendre. Le film est construit autour de deux logements à vendre, un appartement "moderne" et une grande maison en pierre façon petit manoir ou "malouinière". La partie appart est souvent sans grand intérêt tandis que pour la maison il y a plus de matière, de propos ou de réflexion même si ça manque un peu de peps ou de "sang neuf" sur le fond. D'ailleurs le personnage de Eddy Mitchell renvoie irrémédiablement à ses rôles dans les films de Etienne Chatliez de "Le Bonheur est dans le Pré" (1995) à "L'Oncle Charlie" (2012). Ca cabotine juste assez pour faire sourire, certains passages restent savoureux mais dans l'ensemble tout est bien trop sage (sur le fond comme sur la forme, gags sans punch, critique du milieu immobilier sans audace...). C'est charmant, joliment fantaisiste mais bien trop inoffensif au vu du sujet pour convaincre pleinement. Une petite déception.
Note :