Blood & Gold (2023) de Peter Thorwarth

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Réalisateur allemand méconnu chez nous malgré déjà une longue carrière dont les films "Bang Boom Bang - Ein Todsicheres Ding" (1999), "Was Nicht Passt, Wird Passend Gemacht" (2002), "Goldene Zeiten" (2006) ou Blood Red Sky" (2021), Peter Thorwarth est aussi surtout connu pour avoir co-écrit le film "la Vague" (2008) de Dennis Gansel. Il revient avec un film de guerre dont il co-signe le scénario avec Stefan Barth qui a essentiellement écrit pour la télévision et notamment pour la sérieTV "Alerte Cobra" (2013-2019). Le réalisateur allemand surfe sur un sous-genre dont la majorité des oeuvres auraient souvent leur place chez Nanarland, mais alliant Nazis, action pure et comédie plus ou moins folle le cinéma a déjà offert quelques bons moments de "De l'Or pour les Braves" (1970) de Brian G. Hutton au tout récent "Sisu - De l'Or et du Sang" (2023) de Jalmari Helander en passant pourquoi pas par "Dead Snow" (2009) de Tommy Wirkola... Din de la Seconde Guerre Mondiale, Heinrich un déserteur allemand prêt à tout pour rentrer chez lui se retrouve aux prises avec une troupe de SS qui sont à la recherche d'une cargaison d'or alors que les allemands sont en déroute... 

Le déserteur est incarné par Robert Maaser aperçu dans "Mission Impossible - Rogue Nation" (2015) de Christopher McQuarrie, "Tiger Girl" (2017) de Jakob Lass ou "Uncharted" (2022) de Ruben Fleischer et retrouve après "L'Epée Flamboyante" (2022) de Christian Theede son partenaire Stephan Grossman vu dans "Les Enragés" (2007) de Detlev Buck, "Munich 72" (2011) de Dror Zahavi, "L'Amour et Rien d'Autre" (2012) de Jan Schomburg ou "Amour Fou" (2015) de Jessica Hausner. Citons ensuite Marie Hacke actrice méconnue vue essentiellement dans des séries TV, Alexander Sheer vu entre autre dans "Carlos" (2010) de Olivier Assayas, "Les Ferrailleurs" (2016) de Max Zähle, "Le Jeune Karl Marx" (2017) de Raoul Peck ou "Coeurs Ennemis" (2019) de James Kent, et retrouve après "De l'Autre Côté du Mur" (2014) de Christian Schowchow l'acteur Jördis Triebel vu dans "Le Bonheur d'Emma" (2006) de Sven Taddicken et "La Révolution Silencieuse" (2018) de Lars Kraume, Christian Kahrmann qui rerouve son réalisateur de "Bang Boom Bang" (1999) et aperçu notamment dans "Mission Evasion" (2002) de Gregory Hoblit ou "Equilibrium" (2002) de Kurt Wimmer, Jochel Nickel vu dans "Stalingrad" (1992) de Joseph Vilsmaier, "La Liste de Schindler" (1993) de Steven Spielberg, "Julie en Juillet" (2000) de Fatih Akin ou "Nous sommes la Nuit" (2010) de Dennis Gansel, puis enfin Nele Kiper vu dans "12 Winter" (2009) de Thomas Stiller et "Offroad" (2012) de Elmar Fischer... Outre les films cités plus haut, le réalisateur avoue une influence forte du chef d'oeuvre en la matière, à savoir "Inglourious Basterds" (2009) de Quentin Tarantino. Une revendication assumée donc qui promet forcément beaucoup. Un scénario à minimum fouillé, de l'action fun, un équilibre entre humour et sérieux, du style, des dialogues affûtés et une B.O. d'enfer. Malheureusement, la générosité sur l'ensemble reste timorée et pêche surtout par trop de maladresses et d'incohérences, sans oublier des dialogues oubliables.

Ca débute fort, avec un lynchage qui donne le ton et une troupe de nazis dégueulasses à souhait. Mais tout aussi vite on note le plus gros défauts du film : les dialogues. Ecrit avec les pieds, pas un seul mot qui vaille le détour et un vocabulaire souvent qui sonne faux car trop anachronique, pour des échanges pauvres et inintéressants. Pourtant les costumes/décors sont très réussis, le grain un peu délavé colle bien à ce qu'on imagine du nazisme ambiant, la violence des scènes d'action sont dans un bon tempo, les deux héros principaux font le job face à des Nazis qu'on aimeraient bel et bien zigouillés. Mais dans le délire il y a aussi une ligne jaune souvent dépassée par une héroïne qui se transforme en killeuse  de haut vol alors qu'elle est fermière ; vas-y que je tire juste, vas-y que rien ne me fait peur, vas-y que je sais utiliser un lance-roquette... etc... Par là même, le héros étant déjà pas mal, le sergent qui revient de tout (un surhomme que n'aurait pas renié Crâne Rouge contre les Avengers) ça devient lassant. Et que dire de cette idée saugrenue du mariage ?! Il manque surtout un peu d'humour, plus présent en tous cas que cette musique façon western comique qui nous rappelle que c'est un film fun. En résumé un sous-Tarantino, parfois jouissif mais trop bancal ou trop inabouti pour convaincre vraiment. 

Note :  

09/20