Réalisateur auteur de films indés avec entre autre "Host" (2020) et "Dashcam" (2022) sur lesquels il avait une liberté totale Rob Savage a osé le passage vers le système des grands studios mais il insiste : "J'avais peur de devenir moi-même une histoire d'horreur de compromis, mais chaque image de ce film est le film que je voulais faire." Son projet est une adaptation de la nouvelle éponyme (1973) de Stephen King qui sera ensuite intégrée à son recueil "Danse Macabre" (1978). Le réalisateur explique : "Ses nouvelles se frayaient toujours un chemin dans mon esprit. Ses histoires les plus effrayantes reposent sur une idée insidieuse qui vous trotte dans la tête au petit matin. Elles puisent dans vos peurs existentielles, et reposent sur l'idée qu'il faut se méfier de tout le monde, même de ceux qui semblent vouloir vous aider. Ce genre de menace sous-jacente m'a fait très forte impression." Le réalisateur met en image un scénario d'abord écrit par Akela Cooper à qui on doit les histoires des films d'horreur "Malignant" (2021) de James Wan et "M3gan" (2022) de Gerard Johnstone, par le duo Scott Beck-Bryan Woods à qui on doit "Sans un Bruit" (2018) de John Krasinski et réalisateurs de "Haun" (2019), et en collaboration avec Mark Heyman producteur de "The Wrestler" (2008) et auteur pour le chef d'oeuvre "Black Swan" (2010) deux films de Darren Aronofsky. Rob Savage déclare avoir organisé une séance spéciale pour Stephen King qui aurait aimé le résultat : "Et le lendemain matin, je reçois un e-mail écrit "De Stephen King". Et il dit : "Robert, je pense toujours à ton film le lendemain matin.". Le film est interdit au moins de 12 ans...
Sadie et sa petite soeur Sawyer ont encore du mal à se remettre de la mort récente de leur mère. Elles ne sont pas beaucoup aidées par leur père, Will, pourtant thérapeute mais tout aussi dévasté il n'arrive pas à surmonter le drame et délaisse ses filles. Un jour, un patient désespéré se présente à l'improviste au domicile familial pour demander de l'aide. Malheureusement en entrant dans la maison ce patient permet à une entité terrifiante de pénétrer... Le père est interprété par Chris Messina vu entre autre chez et avec Ben Affleck dans "Argo" (2012), "Live by Night" (2016 et "Air" (2023), tandis que les filles sont jouées par Sophie Thatcher surtout vue à la télévision avec des séries TV comme "Yellowjackets" (2021-2022) ou "Le Livre de Boba Fett" (2021-2022), et par Vivien Lyra Blair vue dans "C'est Nous les Héros" (2020) de Robert Rodriguez et la série TV "Obi-Wan Kenobi" (2022), elle retrouve après "Bird Box" (2018) de Susanne Bier l'acteur David Dastmalchian vu surtout chez Denis Villeneuve avec "Prisoners" (2013), "Blade Runner 2049" (2017) et "Dune" (2021) puis vu récemment dans "L'Etrangleur de Boston" (2023) de Matt Ruskin. Citons Marin Ireland vue notamment dans "Comancheria" (2016) de David Mackenzie, "The Irishman" (2019) de Martin Scorcese ou "The Empty Man" (2020) de David A. Prior, Madison Hu aperçue dans "Bad Words" (2013) de Jason Bateman ou "Voyagers" (2022) de Neil Burger, et enfin Lisa Gay Hamilton vue dans "Vice" (2018) de Adam McKay et "Ad Astra" (2019) de James Gray...
Le film débute de manière archi classique, reprenant à la lettre le cahier des charges du genre. Un deuil ou un passé tragique, une famille brisée, et évidemment une porte ouverte pour qu'une créature plus ou moins démoniaque s'empresse de pénétrer les âmes ainsi fragilisées. Le premier soucis c'est que le canevas est si éculé et connu qu'il est difficile de nous surprendre. L'atmosphère est bien rendu mais tout aussi classique, la maison style gothique est tout aussi éculée, les personnages sont archi convenus jusqu'au père psy (ben voyons) et les deux enfants bien séparée entre la cadette et l'ado, et le pire reste la partie ado et copines ; comment peut-on croire à cette bande de copines ?! A l'exception d'une toutes les autres sont de simples garces aussi bêtes que méchantes. En quoi peut-on croire à de l'amitié ?! Et surtout en quoi cette partie sert le film ?! Une partie ado superflue d'autant plus qu'elle est traitée de façon maladroite. Notons une créature effrayante mais peu originale. On se demande aussi pourquoi et comment la femme isolée est restée en vie, et comment et pourquoi la luminosité est plus ou moins nocive. Le film n'est pas spécialement râté mais reste si académique qu'on s'ennuie un peu. Pour les amateurs du genre, un de plus un de moins ça fera sans doute l'affaire.
Note :
09/20