Second long métrage pour Robin Sykes qui aborde à nouveau le thème de la vieillesse après "La Finale" (2018) d'après un scénario dont la première version a été écrite par Elise Larnicol membre de la troupe Les Robins des Bois. Une nouvelle histoire qui a tout de suite plu au cinéaste qui précise : "Il y avait des thématiques qui me touchaient, par rapport à mes parents, à des amis, à cet âge dont je me rapproche. Sexygénaires est une comédie sur toutes les questions que l'on pose à l'horizon de la retraite : s'arrêter de travailler, continuer, perdre nos liens sociaux, aimer encore mais différemment..." Ensuite Robin Sykes co-écrit une seconde version avec Antoine Raimbault qu'il retrouve après "La Finale" (2018) avant de réaliser son propre film avec "Une Intime Conviction" (2019), en collaboration également avec Jean-François Halin co-auteur de la trilogie "OSS 117" (2006-2021), puis avec le comique Haroun aperçu en acteur dans les film collectif "Selfie" (2020) et "Eléonore" (2020) de Amro Hamzawi. Outre la thématique le réalisateur ajoute qu'il voulait deux autres éléments, "refaire un film avec Thierry Lhermite et tourner avec Patrick Timsit." et "retrouver l'univers des comédies sociales des années 80, celles de Michel Blanc en particulier"...
A 60 ans passé, deux amis en proie à des difficultés financières vont trouver le moyen de gagner grâce à la mode et la publicité. L'un est encore bel homme et peut jouer les mannequins séniors, l'autre au physique plus ingrat va se faire manager... Les deux amis sont interprétés par deux acteurs qui se retrouvent après "Un Indien dans la Ville" (1994) de Hervé Palud et "Alors on Danse" (2022) de et avec Michèle Laroque, Thierry Lhermite qui était déjà retraité dans le récent "Joyeuse Retraite 2" (2022) de Fabrice Bracq, puis Patrick Timsit vu dernièrement dans "Le Dernier Mercenaire" (2021) de David Charhon et "Frère et Soeur" (2022) de Arnaud Desplechin, l'acteur et réalisateur retrouve aussi son scénariste Jean-François Halin après "Paparazzi" (1998) de Alain Berberian, et après ses propres films "Quasimodo Del Paris" (1999) et "Quelqu'un de Bien" (2002). Citons ensuite Marie Brunel vue dans "Fumer fait Tousser" (2022) de Quentin Dupieux et "Les Petites Victoires" (2023) de Mélanie Auffret, Zineb Triki aperçue dans "Le Meilleur reste à Venir" (2019) de Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ou "La Lutte des Classes" (2019) de Michel Leclerc, Grégoire Oestermann vu dans "Je voudrais que Quelqu'un m'attende Quelque Part" (2019) de Arnaud Viard, "Docteur ?" (2019) de Tristan Séguéla et "Les Amours d'Anaïs" (2021) de Charline Bourgeois-Tacquet, Olivia Côte vue tout récemment dans "Pétaouchnok" (2023) de Edouard Deluc et "Les Cyclades" (2022) de Marc Fitoussi, Célia Pilastre aperçue dans "J'irai où tu Iras" (2019) de et avec Géraldine Nakache après lequel elle retrouve Patrick Timsit, puis enfin Xavier Robic vu dans "Nos Années Folles" (2017) de André Téchiné, "Ibiza" (2018) de Arnaud Lemort ou "Les Vedettes" (2021) de Jonathan Barré... On en finit plus d'inventer de nouveaux termes comme autant de cases où faire entrer les gens. Ceux-là même qui disent ne pas vouloir entrer dans une case mais qui adore ces nouveaux concept comme les adulescents à une époque. Voilà donc les sexygénaires termes sympathiques pour les retraités qui tiennent encore la forme, mais le film n'oublie pas d'aborder une seule facette du sexygénaire, celui qui fait jeune et surtout qui est un bourgeois peu abîmé par la vie.
Ainsi, notre sexygénaire est patron et même si il y a des difficultés financières il reste dans la gamme haute du niveau social et qu'il ne peut que s'en tirer correctement avec en prime le physique de Thierry Lhermitte. Le choix de l'acteur n'est pas pour rien dans le charme qui opère, de surcroît en osmose certaine avec son acolyte Patrick Timsit. Mais le film manque d'audace et ne traite jamais vraiment des sujets à fond, on survole, on effleure pour se reposer sur les relations du duo Lhermitte-Timsit qui fonctionne à merveille avec quelques joutes verbales savoureuses. Plusieurs séquences sont vraiment réussies avec la photographe hors sol (merveilleuse Olivia Côte), ou un cheval révélateur de conscience. Loin d'être surprenant, trop éloigné de son sujet sans doute, le film reste un énième hymne à l'amitié et à l'amour. Rien de bien nouveau ou surprenant (pas aidé non plus par une bande-annonce qui en dévoile beaucoup trop), mais ça fonctionne bien pour un divertissement sage et inoffensif.
Note :