Après Treat Williams le cinéma perd encore une étoile, Glenda Jackson actrice et femme politique est morte ce 15 juin 2023 à l'âge de 87 ans.
Née en 1936 dans Cheshire au sein d'une famille ouvrière, d'un père maçon et d'une mère femme de ménage. Au départ elle se destine à devenir préparatrice en pharmacie mais finalement quitte l'école à 16 ans et intègre une troupe de comédiens amateurs. Pendant deux années elle apprend et gagne en expérience ce qui lui permet d'entrer à la Royal Academy of Dramatic Art.
Elle obtient son diplôme d'art dramatique et commence à travailler pour le théâtre de répertoire et comme régisseuse mais elle fait ses vrais débuts sur scène en 1957 dans "Tables Séparées" de Terence Rattigan. Elle est surtout remarquée en jouant sur les pièces liés au cycle au théâtre de la Cruauté de Peter Brook. Elle obtient un petit rôle non crédité dans "Le Prix d'un Homme" (1963) de Lindsay Anderson, son premier film de cinéma.
Mais c'est par le théâtre qu'elle connaît la consécration en incarnant Charlotte Corday dans la pièce "Marat-Sade" (1964 - ci-dessous) de Peter Brook, qui est ensuite transposé sur grand écran par Peter Brook lui-même tandis que l'actrice reprend son rôle et retrouve son réalisateur aussitôt après pour "Tell Me Lies" (1968).
Glenda Jackson est devenue courant des années 60 un actrice réputée et renommée du théâtre et devient une star de cinéma grâce au film "Love" (1969 - ci-dessous) de Ken Russell où elle est une artiste partagée entre Oliver Reed et Alan Bates. Sa performance lui vaut un Oscar de la meilleure actrice en 1971.
Cette fois le cinéma lui fait de grands appels du pied. Elle joue ensuite l'épouse du compositeur Tchaïkovski joué par Richard Chamberlain dans "La Symphonie Pathétique" (1971) de Ken Russell. Elle enchaîne ensuite avec "Un Dimanche comme les Autres" (1971 - ci-dessous) de John Schlesinger où elle partage son amant Murray Head avec Peter Finch, un film qui est aussi la première apparition d'un certain Daniel Day Lewis tandis qu'elle est récompensée du BAFA de la meilleure actrice en 1972.
Elle retrouve Ken Russell pour "The Boy Friend" (1971), puis incarne la reine Elizabeth 1ère dans "Marie Stuart Reine d'Ecosse" (1971) de Charles Jarrott où elle fait face à Vanessa Redgrave. Elle retrouve son partenaire Oliver Reed pour "The Triple Echo" (1972) de Michael Apted, puis incarne Lady Hamilton maîtresse de Lord Nelson alias Peter Finch dans "Bequest to the Nation" (1973) de James Cellan Jones, puis s'offre une liaison sans lendemain avec George Segal dans la comédie "Une Maîtresse dans les Bras, une Femme sur le Dos" (1973 - ci-dessous) de Melvin Frank qui lui vaut son second Oscar en 1974 ainsi qu'un Golden Globes de la meilleure actrice.
Elle joue une nonne dans "La Tentation" (1974) de Damiano Damiani son premier film hors du Royaume-Uni, elle est une bonne avec Susannah York dans "les Bonnes" (1975) de Christopher Miles d'après une pièce de Jean Genet, elle est l'épouse de Michael Caine qui s'offre le gigolo Helmut Berger dans "Une Anglaise Romantique" (1975 - ci-dessous) de Joseph Losey.
Citons le rôle titre dans "Hedda" (1975) de Trevor Nunn, puis elle incarne l'icône Sarah Bernhardt dans "The Incredible Sarah" (1976) de Richard Fleischer, elle est de nouveau nonne dans "Drôles de Manières" (1977 - ci-dessous) de Michael Lindsay-Hogg avec ses partenaires Melina Mercouri et Geraldine Page, ou encore "Stevie" (1978) de Robert Enders.
Elle traverse l'Atlantique pour jouer dans la satire politique "Health" (1980) de Robert Altman avec Lauren Bacall et James Garner, aborde l'espionnage aux côtés de Walter Matthau dans "Jeux d'Espions" (1980) de Ronald Neame, est la maîtresse de Julie Christie dans "Le Retour du Soldat" (1982 - ci-dessous à droite) de Alan Bridges, elle libère des tortues de mer avec Ben Kingsley dans "Turtle Diary" (1985) de John Irvin, et retrouve Altman pour "Beyond Therapy" (1987) pour un délire psy avec Jeff Goldblum et Genevieve Page, elle joue encore dans "Business as Usual" (1989) de Lezli-An Barrett puis retrouve son réalisateur fétiche Ken Russell pour "The Rainbow" (1989).
Malgré sa carrière au beau fixe, l'actrice annonce se retirer des planches et des plateaux de cinéma pour se présenter aux élections législatives. Elue députée pour le parti Travailliste en 1992 elle sera réélue sans discontinuer jusqu'en 2015. Dès 2011 elle annoncera son dernier mandat pour laisser la place aux jeunes alors qu'elle a presque 80 ans. Elle se fait remarqué surtout à deux périodes, quand la presse a beaucoup spéculé sur elle en 2006 pour succéder au Premier Ministre Tony Blair, puis en 2013 où elle a refusé d'être élogieuse à la mort de Margaret Thatcher, préférant lister les dégâts que l'ex-Premier Ministre des années 80 a occasionné, précisant notamment que "tout ce qui était traditionnellement considéré comme un vice, comme la cupidité, l'égoïsme, le dédain pour les plus fragiles, la rapacité, était vu comme des vertus."
En 2015, Glenda Jackson retrouve les planches jusqu'à remporter un Tony Award 2018 de la meilleure actrice pour la pièce "Three Tall Women".
Elle retrouve logiquement par la même occasion le cinéma avec le rôle principal de "Elizabeth is Missing" (2019 - ci-dessous) de Aisling Walsh où elle est Maud souffrant de démence qui tente de retrouver son amie disparue.
Son dernier film, qui sortira donc à titre posthume est "Entre les Lignes" (2023) de Eva Husson prévu pour cet automne 2023, tandis qu'on ne verra pas ses retrouvailles avec Michael Caine qui était prévu dans "The Great Escaper" (2024) de Oliver Parker mort lui aussi il y a peu.
L'actrice a souvent incarnée des femmes libertaires et aristocratiques, au caractère affirmé et à l'érotisme troublant.
Elle a été mariée de 1958 avant de divorcer en 1976. Elle a eu avec son époux un fils né en 1969.
Glenda Jackson, une des plus grandes actrices britanniques des années 60-70 est morte ce jeudi 15 juin 2023 à l'âge de 87 ans.