Nobody knows

Nobody knowsEt pourtant ils savaient...

Quatre enfants, frères et sœurs, probablement de pères différents, mais cela restera une énigme, vivent reclus avec une mère aimante mais surtout absente et démissionnaire. Cette mère fait sa vie tant bien que mal, laisse la charge de la famille à son aîné pas encore ado. Les absences de la mère s’allongeant ; au rythme des saisons et d’un appartement se délabrant, on voie le jeune garçon devenir chef de famille comme il le peut.

Kore Eda est le cinéaste des liens familiaux ; il interroge film après film ce qui constitue une famille en s’intéressant en premier lieu aux enfants qui la compose. Durant 2 heures, il va montrer une fratrie bancale s’en sortir comme elle peut et montrer tout l’attachement entre les 4 enfants et le dévouement des ainés. Tiré d’un fait réel son film est fort et plutôt que de nous tirer une larme montre des scènes du quotidien qui font une vie particulière. Ces scènes sont parfois longues et aussi répétitives ; si dans la première heure, on apprécie ces tranches de vie, dans la seconde moitié, on aimerait que le film se dynamise. La lenteur restera le crédo du film jusqu’à son terme.

Puis une question se pose à moi très vite dans ce film. Ces enfants, qu’il faut cacher au risque que les services sociaux s’alertent d’une famille dysfonctionnelle, finissent par avoir une vie sociale. Mais personne n’alerte les services sociaux sur cette misère pas même la propriétaire au loyer impayé qui repart comme elle est venue sans se soucier de ne jamais percevoir de loyer !!! Et c’est plus que troublant et empêche d’entrer intégralement dans le film. Aussi pourquoi, une scène finale aussi tragique alors que l’émotion peine à naitre au sein d’un film aussi distancé de ses personnages ; à part la mère et le fils ainé, les autres protagonistes sont quasi transparents.

Un avis bien mitigé pour un film d’un réalisateur dont j’apprécie surtout l’œuvre qu’il s’évertue de construire film après film… et pour cela ce film est indispensable car il fait partie d’un propos bien plus large que Kore Eda étoffe à chaque sortie.

Sorti en 2004

Ma note: 13/20