Nouveau film de Marc Forster réalisateur éclectique qui ose tous les genres comme les drames "A l'Ombre de la Haine" (2001), "Les Cerfs-Volants de Kaboul" (2007), le 007 "Quantum of Solace" (2008),la SF "World War Z" (2013) ou la fable "Jean-Christophe et Winnie" (2018). Son nouveau projet est en fait un remake suite au succès du film suédois "Mr. Ove" (2016) de Hannes Holm, lui-même adapté du roman "Vieux, Râleur et Suicidaire : la Vie selon Ove" (2012) de Fredrik Backman. Le livre a été un énorme best-seller classé plus de 10 mois dans la fameuse liste du New-York Times, tandis que le film suédois est selon le Swedish Film Institute le 3ème film suédois le plus populaire de tous les temps. Pas étonnant donc que Hollywood se soit intéressé au phénomène. Le scénario américain est basé d'abord sur le film suédois et écrit par David Magee qui retrouve Marc Forster pour qui il a signé "Neverland" (2004), et retrouve la star du film après "Le Retour de Mary Poppins" (2018) de Rob Marshall...
Depuis la mort de sa femme Sonya, Otto est devenu de plus en plus grincheux et dépressif au point de ne plus supporter ses semblables. Il a fini par perdre son emploi et passe son temps à surveiller ses voisins jusqu'à se brouiller avec tout le monde. N'en pouvant plus, alors qu'il s'apprête à se suicider il est importuné par l'arrivée d'une nouvelle famille comme voisin. Otto fait alors connaissance avec Marisol sa nouvelle voisine qui s'avère avoir une répartie à toute épreuve. Bientôt une amitié improbable va se nouer... Le vieux grincheux est incarné par la star Tom Hanks vu récemment dans le râté "Pinocchio" (2022) de Robert Zemeckis et dans le flamboyant "Elvis" (2022) de Baz Luhrmann. Sa voisine est interprétée par la méconnue Mariana Trevino remarquée dans la série TV "Club de Cuervos" (2015-2019) et aperçue dans le film "Overboard" (2021) de Rob Greenberg. Son conjoint est joué par Manuel Garcia-Rulfo vu dans "Les Sept Mercenaires" (2016) de Antoine Fuqua, "Le Crime de l'Orient-Express" (2017) de Kenneth Branagh ou "Six Underground" (2019) de Michael Bay et surtout il retrouve Tom Hanks après "USS Greyhound" (2020) de Aron Schneider ; c'ets d'ailleurs Tom Hanks qui a proposé son partenaire à Marc Forster. Citons ensuite Rachel Keller vue entre autre dans les séries TV "Legion" (2017-2019) ou "The Society" (2019) puis dans le film "In the Shadow of the Moon" (2019) de Jim Mickle, Cameron Britton vu dans "Millénium : ce qui ne me tue pas" (2018) de Fede Alvarez, et enfin Mike Birbiglia réalisateur-scénariste-acteur du film "Sleepwalk with Me" (2012)... D'emblée il y a un petit soucis de casting, à savoir Tom Hanks lui-même et son fils. D'abord parce que Tom Hanks en "méchant" ça en fonctionne tout bonnement pas et donc on sait qu'au fond Otto est un mec forcément bon, tandis que le fils a le charisme d'une huître auquel on n'offre aucun crédit pour séduire une telle femme. Bref on n'y croit pas beaucoup. On s'attend donc un film bon chic bon genre à forte dose de bons sentiments, et pas de bol c'est bel et bien le cas.
On constate donc qu'en fait Otto est un peu intolérant, intransigeant, ou plutôt un mec droit qui aime que tout soit dans les règles. Peut-on lui en vouloir par exemple quand il remet un vélo dans le rail de rangement ou qu'il retrie correctement les poubelles à la place de ses voisins ?! Il est juste civiquement un bon citoyen même s'il est ronchon. Evidemment, le coté ronchon va s'expliquer, et puis pas vraiment où comment utiliser les flash-backs de la pire façon. Des flash-backs très et trop explicatifs pour accentuer le côté mièvre et larmoyant, mais surtout où on voit un jeune Otto la vingtaine déjà avec un balai dans le c** et donc on se dit que finalement il a toujours été comme ça. La justification par le passé ne tient donc pas franchement la route, et comme si un tel caractère ne serait justifier que par des drames particuliers ?! Otto/Hanks veut se suicider, on se demande pourquoi il tente plusieurs fois sa chance alors qu'il a tout simplement un fusil à porter de main depuis le début ?! Pour accentuer encore le côté bons sentiments et politiquement correct (en 2022) on ajoute une immigrée et un transsexuel pour être sûr qu'on comprenne toute la tolérance de Otto et être sûr que le spectateur ait de l'empathie pour cet homme qui voulait, au final, juste être seul. Pour fonctionner réellement, le film aurait dût être plus corrosif, plus cynique, avec un Otto réellement plus "con". Au final, il s'agit plutôt d'un petit conte de Noël avec beaucoup de pathos. Il y en a qui aime... Note indulgente.
Note :
