Déjà spécialiste du genre Wu-Xia-Pian, le film de sabre chinois notamment après les différentes franchises de "Zu, les Guerriers de la Montagne Magique" (1983-2001), "Il était une fois en Chine" (1991-1994) et lus tard "Détective Dee" (2010-2018), le réalisateur hong-kongais Tsui Hark revient avec ce genre avec la volonté avouée d'éviter les combats virevoltants ou surhumains qui ont pris une nouvelle envergure avec "Tigre et Dragon" (2000) de Ang Lee, ou "Hero" (2002) et "Le Secret des Poignards Volants" (2004) tous deux de Zhang Yimou. Le réalisateur-scénariste adapte le roman "Les Sept Epées de la Montagne Tian" (1956-1957) de Liang Yu Sheng, auteur majeur du genre Wu Xia Pian dont c'est un des deux romans les plus portés à l'écran, pour l'autre on peut citer le film "La Mariée aux Cheveux Blancs" (1993) de Ronny Yu. Tsui Hark co-signe le scénario avec deux co-scénaristes qui se retrouvent après "Crime Story" (1993) de et avec Jackie Chan, Chun Tin-Nam qui signera ensuite "Les Seigneurs de la Guerre" (2009) de Peter Ho-Sun Chan et Wai Man Yip ou "Kingdom of War" (2009) de Siu-Tung Ching et Zhao Xiaoding, puis Cheung Chi-Sing qui signera ensuite "Legend of the Fist" (2010) de Andrew Lau. Précisons qu'un personnage masculin du livre devient dans le film une femme, ce que Tsui Hark explique : "A l'origine le personnage du roman est un homme. Nous l'avons donné à une femme pour introduire un élément incongru dans un groupe qui était par ailleurs homogène. L'idée vient du roman de Liang Yu Sheng. Dans son livre il y a deux générations de sept guerriers. Dans la seconde génération, se trouve une femme qui hérite d'un des sabres et devient ainsi membre du second groupe. Nous avons en partie simplifié l'histoire en fusionnant les deux générations."... Vers 1650-1660, alors que la Chine est passée sous la domination de la dynastie Qing d'origine mandchoue mais le peuple à majorité Han accepte mal cette domination. Suite à de multiples insurrections, le gouvernement interdit l'apprentissage des arts martiaux. Fire-Wind chef d'une bande de mercenaires vend ses services pour punir les rebelles et s'enrichir auprès du gouvernement. Sa bande massacre tous les villages rebelles, mais quand il s'attaque au dernier village avant la frontière la défense se fait plus ardue, surtout que les villageois, déjà combatifs, reçoivent l'aide de 7 guerriers particulièrement puissants...
Dans les rôles principaux il y a la star Donnie Yen vu tout récemment dans "Mulan" (2020) de Niki Caro ou "John Wick 4" (2023) de Chad Stahelski, il retrouve Tsui Hark après "Il était une fois en Chine 2 : la Secte du Lotus Blanc" (1992), et a justement joué dans "Hero" (2002), il retrouvera juste après dans "Le Royaume des Guerriers" (2008) de Ching Siu-Tung et "Bodyguards and Assassins" (2009) de Teddy Chan son partenaire Leon Lai vu notamment dans "Trois Histoires de l'Au-Delà" (2002) de Kim Jee-Woon et "Infernal Affairs 3" (2003) de Andrew Lau et Alan Mak, puis retrouve aussi après "Les Anges Déchus" (1995) de Wong Kar-Wai l'acteur Charlie Yeung vu dans "Les Cendres du Temps" (1994) du même réalisateur, et retrouve également Tsui hark après "The Lovers" (1994) et "Dans la Nuit des Temps" (1995). N'oublions pas Dai Liwu chnateur renommé de l'opéra de Pélin dans son unique rôle au cinéma, ainsi que Kim So-Yeon actrice coréenne surtout vue dans des séries TV en Corée. Citons ensuite Duncan Lai vu dans "Dragon : l'Histoire de Bruce Lee" (1993) de Rob Cohen ou "L'Eté de mes 17 ans" (2004) de Yin-Jung Chen, Lui Chia-Liang surtout vu dans ses propres films en tant que réalisateur comme "La Mante Religieuse" (1978), "La 36ème Chambre de Shaolin" (1978) ou "Lady Kung-Fu" (1981), Lu Yi vu ensuite dans "The Insider" (2010) de Dante Lam, Ma Jing-Wu vu dans "Epouses et Concubines" (1991) de Zhang Yimou, "Les Trois Royaumes" (2008) de John Woo ou "La Brigade des 800" (2020) de Hu Guan, Jason Pai Piao vu dans "Epées Sanglantes" (1969) de Chuang Chiao ou "Winchester, Kung-Fu et Karaté" (1975) de Ban-Yee Yeo, Sun Honglei vu dans "Happy Times" (2000) de Zhang Yimou et plus tard dans "Mongol" (2007) de Serguei Bodrov et "Drug War" (2012) de Johnnie To, Michael Wong vu entre autre dans "L'Héritier de la Violence" (1986) de Ronny Yu, "Treasure Hunt" (1994) de Jeffrey Lau, et retrouve Tsui Hark après "Piège à Hong-Kong" (1998) puis enfin Zhang Jingchu vue ensuite dans "Le Guerrier de Jade" (2006) de Antti-Jussi Annila, "Rush Hour 3" (2007) de Brett Ratner, "John Rabe" (2009) de Florian Gallenberger ou "Mission Impossible - Rogue Nation" (2015) de Christopher McQuarrie... Précisons que Tsui Hark a tourné une partie de son film sur le Mont Tian lui-même, lieu légendaire d'où est tiré le titre du roman. Idem, voulant accentuer le réalisme des combats, les 7 sabres des héros ont réellement été fabriqué tandis que l'acteur-chorégraphe Lau Kar-Leung a dû chorégraphier des séquences de combats réalistes mais spectaculaires sans avoir à utiliser des effets spéciaux. Les décors en milieux naturels, le réalisme général des combats sont à saluer.
Malheureusement, certains costumes notamment ceux des méchants sonnent surtout heroic-fantasy (donc peu réalistes), ajouté au surjeu caricatural des acteurs le récit prend une tournure trop surnaturel. Cet aspect va donc à l'encontre de la volonté de Tsui Hark de rester dans une certaine réalité, de surcroît le film est assurément une variation autour des fameux "Les 7 Samouraïs" (1957) de Akira Kurosawa, ou de "Les 7 Mercenaires" (1960) de John Sturges. Le plus gênant ce sont les incohérences nombreuses ou les maladresses narratives qui parsèment le récit. De la scène où les 7 vont voir un coucher de soleil (Pourquoi ?! surtout dans un tel contexte) au héros mourant qui revient à la vie on ne sait pas trop comment, en passant par des ralentis superflus et agaçants, également ces deux paysans qui deviennent deux des sept guerriers en ne sait pas pourquoi ni comment (simple nomination) tandis que on ne sait pas pourquoi les mercenaires massacrent plutôt que d'opter pour les plus rentables impôts ou des esclaves. Bref, l'histoire ne tient pas la route, le contexte géo-politique n'a ni queue ni tête, le film surnage grâce à quelques plans icôniques et à des scènes de combats assez déments. Une fresque bancal un peu frustrant tant on pouvait espérer bien plus de Tsui Hark sur un tel projet.
Note :
09/20