On ne s'y attendais pas forcément, mais voici la suite de "Tyler Rake" (2020) carton mondial sur la plateforme Netflix même si ça reste de la soupe décérébrée, et ce même si le héros bodybuildé devrait être mort en héros justement. Et non la magie du cinéma (et des billets verts !) font que l'équipe reprend du service avec l'ancien cascadeur Sam Hargrave aux commandes de cette adaptation inspiré du comic book "Ciudad" (2014) de Ande Parks, Fernando Leon Gonzales, Erik Skillman et des frères Anthony et Joe Russo, ces derniers ayant signés plusieurs films Marvel sur lesquels ils avaient travaillé avec Hargrave et leur star Chris Hemsworth alias "Thor" (2011) de Kenneth Branagh et sur plusieurs films MCU dont les "Avengers" (2018-2010) des Russo. Rappelons que seul Joe Russo écrit le scénario du film, mais que les Russo, Hargrave et Hemsworth sont co-producteur de leur projet... Présumé mort depuis plusieurs moi, Tyler Rake est en fait sauvé et ranimé par les Blacks-ops, des mercenaires qui ont besoin de lui pour sauver la famille d'un caïd géorgien qui a été emprisonné dans une prison effroyable...

La star Chris Hemsworth reprend donc son rôle après avoir entre temps repris celui de Thor dans "Thor : Love and Thunder" (2022) de Taika Waititi. Il retrouve après le premier opus deux partenaires, la franco-iranienne Golshifteh Farahani vue depuis dans "Frère et Soeur" (2022) de Arnaud Desplechin et "Une Comédie Romantique" (2022) de Thibault Segouin, puis Adam Bessa franco-tunisien vu dans "Mosul" (2019) de Matthew Michael Carnahan, "Haute Couture" (2021) de Sylvie Ohayon et "Harka" (2022) de Lotfy Nathan. Citons ensuite l'ukrainienne Olga Kurylenko vue entre autre dans "Sentinelle" (2021) de Julien Leclercq, "Black Widow" (2021) de Cate Shortland ou "Vanishing' (2022) de Denis Dercourt, Daniel Bernhardt cascadeur devenu incontournable avec "Jason Wick" (2014) de Chad Stahelski et David Leitch, "Atomic Blonde" (2017) de ce dernier, ou l'excellent "Nobody" (2021) de Ilia Naïchouller, n'oublions pas les géorgiens avec la top model Tinatin Dalakishvili vue sur grand écran avec "La Star" (2014) de Anna Melikyan, "Abigail, le Pouvoir de l'Elue" (2019) de Aleksandr Boguslavskiy ou "Médée" (2021) de Aleksandr Zeldovitch, et son compatriote Levan Saginashvili champion mondial et invaincu depuis des années au Bras de Fer sportif et professionnel qui apparaît là dans son premier film. Et enfin notons un caméo d'un certain Idris Elba alias Heimdall dans le MCU retrouvant ainsi son partenaire Chris Hemsworth après plusieurs Marvel... D'emblée on reste pantois devant la résurrection de Tyler Rake digne de n'importe quel Avengers que l'acteur connaît d'ailleurs bien, il n'a pas dû se sentir dépayser. Le scénario reste aussi primaire que banal, un mercenaire et une mission suicide et cette fois une mise en place qui promet déjà une franchise sur plusieurs films, pour le meilleur peut-être pour le pire plus assurément. D'abord on rappelle que la fin de "Tyler Rake" (2018) était presque audacieux à la base, sauf que sa résurrection ici retire cette qualité au premier film. Ainsi, revenu d'entre les morts, le mercenaire guérit vitesse grand V et l'appel de la violence est plus fort que tout.

C'est rythmé, avec une mission dont la première partie s'avère plus ardue que prévue (bon point) avec en prime une séquence dantesque en plan séquence dans la cour d'une prison, certe un peu capillotractée mais jouissive et délirante. Ensuite la chasse change de sens et la petite troupe de Tyler Rake se retrouve face à une armée, où comment un mafieux géorgien semble avoir les moyens d'un état et un cerveau de débile profond : aucune nuance, aucune complexité, aucune intelligence supérieur (comment a-t-il pu en arriver là ?!) tandis que les flash-backs niaiseux semble vouloir nous forcer à un minimum d'empathie pour ce psychopathe primitif. Comme toujours dans ce genre de film on a malheureusement droit à une collection d'invraisemblances, comme un hélicoptère qui trouve l'exact bon étage d'un gratte-ciel par le saint-esprit, et surtout des armes aux chargeurs comme des puits sans fond. Par contre, le film prend un peu plus son temps (même les guerriers ont besoin de temps morts), les scènes de combats sont un peu (tout petit peu) plus cohérentes et plausibles et surtout on remarque une présence féminine plus pregnante et tout aussi efficace. On est dans un truc moins stylé que du "John Wick" (2014-2023) mais pas moins chiadé niveau action avec un héros plus humain (il en prend aussi plein la gueule, il souffre, il saigne...). Loin d'être un grand film mais il fait le job et reste un tout petit cran au-dessus du premier opus ce qui est déjà pas mal.

Note :