Adapté d'une bande dessinée du début du XXème siècle, le long métrage "La petite Nemo et le Monde des Rêves" est signé par Francis Lawrence, quatre ans après sa dernière réalisation "Red Sparrow". Loin des film d'action auxquels il nous a habitué dernièrement avec les trois derniers "Hunger Games" et le prochain à sortir en 2023. On retrouve Francis Lawrence dans un registre plus doux, un comte fantastique d'aventures sorti exclusivement sur la plateforme Netflix.
Un gardien de phare vit seul avec sa fille Nemo, le soir, il raconte à Nemo des histoires d'un temps où il était hors là loi avec son ami Flip. Un soir, il part à la rescousse d'un bateau qui part à la dérive mais n'en reviendra pas, laissant sa fille sous la tutelle de son frère qui vit en ville. Nemo va, à la suite de cette perte, découvrir le monde des rêves et comprendre le passé de hors là loi de son père, rencontrer Flip, tout en cherchant à réaliser son rêve le plus cher.
On entre dès les premières minutes du film dans une forme de décors rêvés d'un phare confortable et chaleureux où la vie y est paisible, une douce et heureuse autarcie. Un contraste fort après la perte du père et la découverte de la ville et la rencontre avec son oncle. Le monde des rêves devient alors son seule refuge et surtout le lieu de tous ses espoirs où l'on retrouve toute la douceur de sa vie d'avant avec un zest de magie.
La beauté des décors marque le monde onirique, on rentre complètement dans cet univers enchanteur aux couleurs vives avec un passage de rêves en rêves avec des scènes magiques (la danse en fleur), aux personnages qui y vivent sont étranges (Flip est sous une forme de satyre, les gardiens des rêves sont costumés à la mode années 70-80. Le monde des rêves connait aussi celui des cauchemars et l'ombre qui s'y grandit donne à cette aventure imaginaire une dimension plus profonde. Les objets deviennent animés à chaque passage dans le monde des rêves, et l'émotion s'y traduit par la présence de monsieur cochon, de la quête de la petite Nemo et de l'amitié et protection qui se créent avec Flip. Aucune émotion n'est poussée, tout est fait avec une extrême douceur et la morale sur le deuil en devient d'autant plus belle.
Certains passages manquent malgré tout de fond et l'on voit qu'on a voulu étirer un peu le film, les scènes peuvent devenir redondantes, longue ou alors le dialogue sonne un peu creux. Dommage, qu'on ne s'égare dans plus de rêves, avec un moment d'humour lors de l'éveil des dormeurs. Heureusement que l'ensemble du film compense et que la prestation des acteurs est au rendez vous. La jeunesse de l'actrice principale Marlow Barkley est compensée par un Jason Momoa extraordinairement attachant et comique. Les autres acteurs font le job en donnant tout les éléments contradictoires d'un monde à un autre.
Aucun moment d'ennui, loin de là, c'est une fable familiale sur la mort et le deuil qui est bien faite avec une douce sensibilité. Ponctuée d'une aventure et de rencontre qui font de ce long métrage un très joli conte créatif à voir et à revoir.
Note :