The Covenant (2023) de Guy Ritchie

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Nouveau film de Guy Ritchie, souvent capable d'excellence comme "Snatch" (2000), le dyptique  "Sherlock Holmes" (2009-2011) ou "The Gentlmen" (2018) mais qui semble en panne d'inspiration désormais. Il semble qu'il ait pris toute la mesure de certains succès sur les plateformes dont le dyptique récent "Tyler Rake" (2018-2023) tous deux de Sam Hargrave pour ce nouveau projet même si le cinéaste affirme s'être beaucoup inspiré de conversations avec des vétérans. Notons également quelques similarités avec "Kandahar" (2023) de Ric Roman Waugh. Pour ce nouveau film de guerre le réalisateur-scénariste retrouve (malheureusement ?!) son duo Ivan Atkinson et Marn Davies qui ont aussi co-écrit les derniers de Guy Ritchie à savoir  "Un Homme en Colère" (2021) sur grand écran et "Operation Fortune : Ruse de Guerre" (2023) pour la plateforme Prime Video tous deux avec Jason Statham en tête d'affiche. Notons que le film a été un échec cuisant aux Etats-Uni n'amassant que 17 millions de dollars et 21 au niveau mondial pour un budget de 55 millions... Lors de sa dernière mission, le sergent John Kinley ne doit la vie sauve que grâce à son interprète Ahmed qui l'a porté jusqu'à un secteur sécurisé. Quelques temps plus tard, de retour sur le sol américain Kinley apprend que Ahmed et sa famille n'ont pas obtenu la possibilité d'entrer aux Etats-Unis comme promis. Déterminé à rembourser sa dette, Kinley organise une mission sauvetage et retourne en zone de guerre pour récupérer Ahmed et les siens... 

Le GI est incarné par Jake Gyllenhaal vu dernièrement dans "Spider-Man : Far From Home" (2019) de Jon Watts, "The Guilty" (2021) de Antoine Fuqua et "Ambulance" (2022) de Michael Bay. Son épouse est jouée par Emily Beecham vue dans "Little Joe" (2019) de Jessica Hausner, "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie et "Emily" (2023) de Frances O'Connor. L'interprète est joué par Dar Salim vu surtout dans "Hijacking" (2012) et "A War" (2015) tous deux de Tobias Lindholm et entre temps "Exodus : Gods et Kings" (2014) de Ridley Scott. Citons ensuite Alexander Ludwig vu dans "Du Sang et des Larmes" (2013) de Peter Berg, "Midway" (2019) de Roland Emmerich et "Bad Boys for Life" (2020) de Adil El Arbi et Billall Fallah mais surtout remarqué dans la série TV "Vikings" (2014-2021), Anthony Starr vu dans "Burt Munro" (2006) de Roger Donaldson ou "American Gothic" (2016) de Garrett Hawthorne mais surtout populaire depuis son rôle du Protecteur dans la série TV "The Boys" (2019-...), Jaosn Wong qui retrouve son réalisateur après "The Gentlemen" (2019) et "Une Homme en Colère" (2021), puis enfin n'oublions pas Johnny Lee Miller qui se fait rare sur grand écran avec seulement deux longs métrages ces dix dernières années "Trainspotting 2" (2017) de Danny Boyle et "Life on Mars" (2021) de Wyatt Rockefeller, pris sans doute par sa série TV "Elementary" (2012-2019)... Le film débute avec quelques rappels, l'intervention américaine en Afghanistan entre 2001 et 2021 en quelques chiffres dont l'importance non négligeable des interprètes. Ensuite on suit une troupe commandé par le sergent Kinley dont la mission est de trouver les caches d'armes d'Al Qaida. Lors d'une mission, les GI's américains perdent leur interprète dont on devine qu'ils en étaient devenus proches. Toujours difficile de devoir remplacer un mort particulièrement regretté, c'est là qu'arrive Ahmed.

Forcément, des militaires américains dans le désert on a particulièrement l'habitude depuis les guerres du Golfe, entre Irak et Afghanistan avec l'excellent "Green Zone" (2010) de Paul Greengrass, le percutant "Du Sang et des Larmes" (2013) de Peter Berg, le huis clos en milieu désertique "The Wall" (2017) de Doug Liman ou le plus guerrier "Horse Soldiers" (2018) de Nicolai Fuglsig. Le film se scinde ici en deux grandes parties, voir même quatre : 70mn d'immersion en guerre afghane séparées en deux, le job avec un nouvel interprète, puis 30mn de fin de service, le retour difficile parmi les siens avant de devoir repartir en mission de sauvetage en quasi mission suicide qui n'était pas franchement prévue. La première heure impose la routine dans une troupe de ce genre, sorte d'enquêteurs de terrain dans un pays où les alliés et les ennemis sont interchangeables. Une partie classique mais efficace et prenante. La partie survival est tout aussi efficace, même si le "surjeu héroïque" de Ahmed/Salim est parfois caricatural mais cette partie évite judicieusement tout manichéïsme. Le retour maison est tout aussi classique, le syndrome post-traumatique est logique, par contre on s'agace en même temps et pour les mêmes causes que notre héros soit coincé dans la machine à broyer administrative. La mission de sauvetage est par contre presque trop courte tant on est habitué à des superhéros quasi immortel style "Tyler Rake" (2018-2023) de Sam Hargrave. Cette fois on reste dans un action movie beaucoup plus réaliste même si on s'étonne de talibans aussi mauvais au tir tandis que les ricains font toujours mouche. Les scènes d'action sont courtes mais intenses, sans fioriture et sous tension palpable car à hauteur d'homme. Un très bon film de guerre, ni bourrin ni inutilement gore, qui met en place les choses de façon claire nette et précise. Un bon moment.

Note :

14/20