Premier long métrage du marocain Kamal Lazraq après ses courts métrages courts métrages "Drari" (2011) et "L'Homme au Chien" (2014) et après un parcours singulier. Le cinéaste est arrivé en France à déjà 18 ans pour des études de droit et de sciences politiques avant de découvrir le cinéma : "Ensuite, j'ai découvert des films plus proches de ce que je fais maintenant : le néoréalisme italien, les films de Ken Loach, le cinéma américain des années 70... J'ai ensuite passé le concours de la FEMIS, école où j'ai vraiment commencé à faire des films. Dans le contexte de la scolarité, on faisait des exercices très encadrés ce qui permettait d'expérimenter beaucoup de choses. C'est là que j'ai commencé à aimer travailler avec des acteurs non professionnels." Kamal Lazraq est réalisateur-scénariste de son film et s'est inspiré de son court "L'Homme au Chien" dont le long est "dans le prolongement du même univers." Le film a reçu le Prix du Jury dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023... Dans les bas-fonds de Casablanca, Hassan et son fils Issam vivent au jour le jour enchaînant les petits trafics en tous genres le plus souvent pour la mafia locale. Un soir, ils sont chargés de kidnapper un homme mais l'issue est fatale ce qui n'était pas prévu. La nuit va être longue...
La grande partie du casting est composé de non-professionnel un choix assumé par le cinéaste : "Travailler avec des non-professionnels procure beaucoup de liberté, de souplesse, d'adaptabilité. Je n'avais pas envie de faire un cinéma où il faut attendre deux heures pour que la lumière soit parfaite..." Le père et le fils sont incarnés par Abdellatif Masstouri et Ayoub Elaid dans leur premier rôle. Citons dans les rôles les plus importants également Mohamed Hmimsa, Lahcen Zaimouzen ou Mohammed Kharbouchi. N'oublions pas pourtant les plus connus, Abdellah Lebkiri aperçu dans la série TV "Deep State" (2018-...), et Salah Bensalah vu dans "C'est eux les Chiens" (2014) et "The Sea is Behind" (2016) tous deux de Hicham Lasri puis "Le Miracle du Saint-Inconnu" (2020) de Alaa Eddine Alijem... Une immersion dans les bas-fonds de Casablanca poisseuse et poussiéreuse dont on aime la photographie, le grain, le climax alliant sueurs et crasses mais malheureusement le scénario manque de cohérences et de logiques surtout dans la réaction de certains personnages voir même dans l'évolution du récit. Et ce n'est pas le côté burlesque qu'aurait voulu le cinéaste qui change quelque chose : "c'est vrai que mon intention n'était pas d'aller vers la pure comédie ou le pur burlesque. Quand on circule dans les marges de Casablanca la nuit, cette dimension burlesque est très présente : les gens sous souvent de véritables personnages qui cabotinent. Je pense que le burlesque du film vient plis de cet aspect documentaire que d'une intention de ma part d'appuyer cette dimension. Mon rapport à Casablanca a beaucoup nourri mon écriture."
Le début paraît maladroit où comment tenter de nous apitoyer sur le maître plus ou moins triste d'un chien mort (par sa faute quoiqu'on en dise !), un gros plan sur son visage déçu, gros plan de sa main sur la patte, et puis quoi encore ?! Ce maître s'attendait sans doute qu'il s'en sorte à jamais ?! Ensuite on a bien du mal à avoir de l'empathie pour les autres personnages, un père looser crétin, un fils suiveur par "amour" filial, les autres personnages sont tous des ordures que rien ne peut sauver... ATTENTION SPOILERS !... Un père looser crétin et tous lui disent du fils qui n'arrête pas de le remettre à niveau, les autres qui répètent qu'il fait tout de travers, un père prêt à découper corps au début du film puis qui ne peut absolument pas à la fin, puis arrive le dernier acte, comment le fils est-il retrouvé ?! Et si la solution finale est aussi simple pourquoi ne pas l'avoir choisi aussitôt ?! Puis ce dernier plan, comment un tel morceau aurait pu se retrouver là aussi "intact" ?!... FIN SPOILERS !... Pas grand chose ne va dans cette intrigue pourtant prenante et sous tension qui surnage donc par une mise en scène inspirée et rythmée. Il manque une écriture plus sérieuse pour convaincre pleinement. Dommage...
Note :
10/20