Mort de l'actrice Juliette Mayniel

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Juste après Jane Birkin, on apprend de façon plus confidentiel la mort de l'actrice française Juliette Mayniel survenue ce 21 juillet 2023 à l'âge de 87 ans.

Née en 1936 dans un petit village de l'Aveyron, Raymonde Meyniel est la fille d'un cafetier qui quitte leur campagne au début de la Seconde Guerre Mondiale pour aller vivre à Bordeaux où elle passe le reste de son enfance et de son adolescence. Elle monte à Paris où elle tente de percer dans le dessin de mode mais elle est finalement repérée pour des photographies en couverture de quelques magazines.

Elle est alors remarquée par un certain Claude Chabrol avec qui elle tourne d'abord une publicité avant que le réalisateur de la Nouvelle Vague lui offre le premier rôle de son film "Les Cousins" (1959 - ci-dessous) où elle est partagée entre Gérard Blain et Jean-Claude Brialy. Ce rôle lui offre une jolie reconnaissance et enchaîne aussitôt les tournages avec "La Nuit des Traqués" (1959 - ci-dessous) de Bernard Roland et surtout "Pêcheur d'Islande" (1959) de Pierre Schoendoerffer.

Sa notoriété soudaine amène un court métrage documentaire, "Bonsoir, Juliette Mayniel" (1959) de Jean-Gabriel Albicocco qui sera suivi d'un autre avec "47, rue Vieille-d-Temple" (1960) de Pierre Jallaud.

Elle tourne ensuite dans le film au titre évocateur "Un Couple" (1960) de Jean-Pierre Mocky, joue aux côtés de Bernard Blier dans "Marche ou Crève" (1960) de Georges Lautner et surtout dans le chef d'oeuvre "Les Yeux sans Visage" (1960 ci-dessous) de Georges Franju avec Pierre Brasseur, Alida Valli et Edith Scob.

Mais la vraie reconnaissance vient avec le film allemand "Je ne voulais pas être un Nazi" (1960 -  ci-dessous) de Wolfgang Staudte qui lui permet de gagner l'Ours d'Argent de la meilleure actrice au festival de Berlin qui va lui ouvrir les portes de productions plus internationales.

Elle retrouve Gérard Blain pour "La Peau et les Os" (1961 - ci-dessous) de Jean-Paul Sassy, puis retrouve Jean-Claude Brialy et Claude Chabrol pour "Les Godelureaux" (1961) avec également Bernadette Lafont qu'elle retrouve aussitôt après dans "Jusqu'à plus Soif" (1962) de Maurice Labro.

Elle passe les Alpes et tourne dans la superproduction "La Guerre de Troie" (1962) de Giorgio Ferroni, peplum avec monsieur Muscle spécialiste du genre Steve Reeves.

Elle accepte un second rôle (son premier) pour "A Cause, à Cause d'une Femme" (1962 - ci-dessous) de Michel Deville aux côtés des stars Mylène Demongeot et Marie Laforêt. Un second rôle qui semble alors un tournant puisqu'elle ensuite des personnages secondaires également dans "Landru" (1963) et "Ophélia" (1963) tous deux de Claude Chabrol.

Elle repart alors en Italie, une fois de plus en acceptant des rôles qui ne sont pas en tête d'affiche, d'abord dans le film à sketchs "Amori Pericolosi" (1964) segment "Il Passo" de Giulio Questi où elle retrouve son partenaire Gérard Blain, puis elle croise la star hollywoodienne Cyd Charisse dans "Le Boeing décolle à Seize Heures" (1965) de Silvio Amadio.

Mais durant cette période elle fait la connaissance de la star italienne Vittorio Gassman (ensemble ci-dessous début des années 70) avec qui elle entame une relation amoureuse qui va durer des années malgré les infidélités. Elle accouche de Alessandro Gassman en 1965 ce qui la pousse à prendre une pause dans sa carrière.

Restée en Italie elle revient par le petit écran, avec entre autre la série TV "L'Odyssée" (1968), avant de tourner dans le drame "Il Gatto Selvaggio" (1968) de Andrea Frezza, puis accepte une fois de plus un second rôle dans "Et si on Faisait l'Amour ?" (1969) de Vittorio Caprioli où elle croise ses compatriotes Claudine Auger et Edwige Feuillère, avant une petite apparition dans "L'Alibi" (1969) co-réalisé par son compagnon Vittorio Gassman.

Elle retrouve des rôles un peu plus importants avec la comédie sur un changement de sexe "Quella Piccola Differenza" (1970) de Duccio Tessari, la comédie policière "Un Flic Hors-la-Loi" (1973 - ci-dessous) de Steno avec Bud Spencer et Raymond Pellegrin ou "Un Amore Oggi" (1970) de Edoardo Mulargia.

Après un aller-retour express en France pour "Femmes au Soleil" (1974) de Liliane Dreyfus, elle retrouve des premiers rôles dans "Péchés en Famille" (1975) de Bruno Gaburro, avant d'aborder des genres très en vogue dans le cinéma latin de l'époque, l'érotisme d'abord avec "Un Vice de Famille" (1975 - ci-dessous) de Mariano Laurenti et "I Prosseneti" (1976) de Brunello Rondi, puis le Giallo avec "Terreur sur la Lagune" (1978) de Antonio Bido. 

Citons encore les films moins intéressants comme "Bestialita" (1976) de Peter Skerl ou "Il Maestro di Violino" (1976) de Giovanni Fago avant une seconde longue pause dans sa carrière.

Elle revient dans un film familial avec "Di Padre in Figlio" (1982) de et avec son conjoint Vittorio Gassman et  son fils Alessandro où tous les trois jouent leur propre rôle.

Le dernier film de l'actrice est "Molly Q" (1986) de Gino Bortoloni.

Après sa séparation avec Vittorio Gassman, l'actrice s'exile au Mexique où elle vivra désormais éloigné du monde.

Juliette Mayniel a connu une reconnaissance soudaine avec de grands films et de grands rôles en peu d'années. Son enfant en 1965 semble avoir changé beaucoup de chose dans l'évolution de sa carrière.

Juliette Mayniel est morte chez elle à San Miguel de Allende (Mexique) ce vendredi 21 juillet 2023 à l'âge de 87 ans.