Prison 77 - Focus Cinéma

Pourquoi voir Prison 77 ?
Comme beaucoup de cinéma, le cinéma espagnol possède un grand nombre de réalisateurs talentueux, on peut citer, Pedro Almodóvar (Tout sur ma mère, Volver, La piel que habito), Álex de la Iglesia (Action mutante, Mes chers voisins, Le Crime farpait), Alejandro Amenábar (Tesis, Les Autres, Agora), Juan Antonio Bayona (L'Orphelinat, The Impossible, Quelques minutes après minuit), Fernando León de Aranoa (Barrio, Les Lundis au soleil, Amador), Agustín Díaz Yanes (Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes, Sans nouvelles de Dieu, Capitaine Alatriste),Julio Medem (Les Amants du cercle polaire, Lucia et le Sexe, Ma ma), et Alberto Rodriguez (La Isla Mínima, Les Sept Vierges, Groupe d'élite).
Né le 11 mai 1971 à Séville, Alberto Rodríguez a commencé sa carrière en 2000 avec El factor Pilgrim, pour ce film il remporte le prix du meilleur nouveau réalisateur au festival de Saint-Sébastien, deux ans plus tard il réalise Le Costard (El traje) puis Les Sept Vierges (7 vírgenes), c'est en 2014 que le cinéaste sévillan explose avec La Isla Mínima, un thriller made in Spain qui vaut le détour.
Après Groupe d’élite, film où on suivait un groupe de policiers éradiquer le trafic de drogue à Séville avant l’Exposition universelle de 1992, le cinéaste originaire de Séville décide de poser son histoire en 1980, soit cinq ans après la mort du général Franco, au milieu des marais de Guadalquivir en Andalousie, on suit deux policiers que tout oppose, Pedro et Juan, qui ont été envoyés pour résoudre le meurtre de deux adolescentes.
Dans cet endroit reculé de l'Espagne, les habitants ne sont pas tous habitués à la nouvelle ère que connait le pays depuis 1978, l'Espagne n'est plus une dictature mais un régime de monarchie constitutionnelle et un État social démocratique de droit, néanmoins les vieilles habitudes ont la vie dure, les deux policiers vont devoir faire face aux démons du passé pour démasquer le tueur.
Petit rappel historique, Francisco Franco était un général et homme d'État espagnol, qui instaura en Espagne un régime dictatorial nommé État espagnol, plus communément appelé Espagne franquiste, il dirigea le pays de 1936 jusqu'à sa mort en 1975, pendant près de quarante ans l'Espagne à vécu dans une dictature fait d'un parti unique qui exerçait un régime autoritaire.
A la mort de Franco, le 20 novembre 1975, l'Espagne débute sa période de transition vers la démocratie, c'est le roi Juan Carlos qui a la lourde tache d'effectuer le processus démocratique et d'unifier le pays, un pays diviser entre partisans de la démocratie et du régime franquiste.
Le polar est devenu un genre maitrisé et salué au pays de Cervantes, après avoir réalisé La Isla Mínima, Alberto Rodriguez pour son sixième long métrage, s'installe en Andalousie pour notre plus grand bonheur, ambiance pesante, isolation, population divisée, période trouble entre disparition du franquisme et démocratie, La Isla Mínima offre un polar rural cinq étoiles qui ravira les amateurs du genre.
Pour Prison 77 (Modelo 77), son huitième long-métrage, Alberto Rodriguez continue de faire planer le fantôme de Franco, on suit Manuel (Miguel Herrán), un jeune comptable qui vient d'être emprisonné à la Prison Model de Barcelone, le problème pour Manuel, l'Espagne vit sa transition démocratique depuis la mort du général Franco, la démocratie n'est pas encore omniprésente et il va l'apprendre à ses dépens.
Avec Prison 77, Alberto Rodriguez réalise un film de prison fortement baigné dans une atmosphère politique, un plaidoyer pro-démocratie qui passionne le spectateur, on y découvre la difficulté pour un pays de sortir d'une dictature du jour au lendemain, les fantômes du passé ne disparaissent pas si facilement.
Après avoir incarné pendant quatre ans le personnage de Rio dans la série espagnole à succès, La Casa de Papel, Miguel Herrán tente une incursion sur le grand écran dès 2015 avec A cambio de nada de Daniel Guzmán, il enchaîne ensuite avec 1898. Los últimos de Filipinas de Salvador Calvo, Le Gardien invisible de Fernando González Molina, ainsi que Tiempo después de José Luis Cuerda et Hasta el cielo de Daniel Calparsoro.
Alberto Rodríguez offre à Miguel Herrán le premier rôle de son nouveau film, il a l'occasion de montrer une interprétation totalement différente de celle qu'il a livré dans La Casa de Papel, il est accompagné par Javier Gutiérrez Álvarez (La isla mínima, Froid mortel), Catalina Sopelana (Le voisin, Les Lois de la frontière), Fernando Tejero (El club del paro, La piel en llamas) et Jesús Carroza (La isla mínima, Adú).
Prison 77 est un film immersif qui nous plonge dans une prison qui n'a pas encore totalement tournée la page du franquisme, un film engagé qui offre au spectateur une histoire bien ficelée qui met en lumière une période charnière de l'Espagne.

Une page d'histoire

Synopsis :

Manuel, un jeune comptable, vient d'être emprisonné à la Prison Model de Barcelone, le problème pour Manuel, l'Espagne vit sa transition démocratique depuis la mort du général Franco, la démocratie n'est pas encore omniprésente et il va l'apprendre à ses dépens.

Anecdotes :

Le film a remporté cinq Goyas dont celui de la meilleure direction artistique et meilleurs costumes.

La prison Model de Barcelone a été en service pendant 113 ans, la prison à fermé 2017.

La prison Model de Barcelone a vu passer dans ses murs de nombreux prisonniers célèbres dont Pierre Dac, un humoriste et résistant français durant la Seconde Guerre mondiale, c'est dans cette prison qu'il a écrit le poème Noël 1941.

La musique du film a été composée par Julio de la Rosa (Groupe d'élite, La Isla Mínima).