Premier long métrage de Georgia Oakley après plusieurs courts métrages depuis "Hush" (2012) à "We did not Fall from the Sky" (2018), puis après le téléfilm "Bored" (2019). Avec ce projet la cinéaste britannique se place dans la droite lignée du cinéma social de Ken Loach, Stephen Frears ou Mike Leigh. Elle plonge son histoire dans la grande avec un H, où comment on pouvait vivre son homosexualité dans les années Thatcher. Une thématique qui a d'ailleurs déjà intéressé d'autres réalisateur dont le fameux et contemporain "My Beautiful Laundrette" (1986) de Stephen Frears, on pourrait citer par extrapolation "Billy Elliot" (2000) de Stephen Daldry, et plus récemment "Pride" (2014) de Matthew Warchus. Rappelons L'ancienne ministre et son gouvernement marque encore les mémoires, en témoigne le tout récent "Empire of Light" (2023) de Sam Mendes sur d'autres thématiques. A noter qu'outre la référence mode du titre, il peut aussi renvoyer aussi à une chanson éponyme (1984) de David Bowie...
Jean, professeur de sport cache son homosexualité depuis toujours mais surtout depuis qu'une loi stigmatisant encore plus la communauté est passée en cette année 1988 par le gouvernement de Margaret Thatcher. Une mauvaise période pour tomber amoureuse d'une nouvelle étudiante... Cette prof lesbienne est incarnée par Kerrie Hayes aperçue dans les films "Nowhere Boy" (2010) de Sam Taylor-Johnson et "Brighton Rock" (2011) de Rowan Joffe mais qui écumera ensuite surtout les séries TV comme "Good Cop" (2012) ou "The English Game" (2020). La nouvelle étudiante est interprétée par Rosy McEwen remarquée dans "Vesper Chronicles" (2022) de Kristina Buozyte et Bruno Samper. Citons ensuite Stacy Abalogun aperçue dans la série TV "Sandman" (2022) et le film "Mort sur le Nil" (2022) de Kenneth Branagh, puis Lucy Hallyday et Lydia Page dans leur premier rôle au ciné malgré quelques apparitions à la télévision pour la seconde, puis citons aussi Amy Booth-Steel et Lainey Shaw actrices de second plan déjà apparues dans de nombreuses séries TV populaires outre-Manche... Le film débute comme une chronique scolaire, une école, une prof de sport et ses élèves, une nouvelle, le basket et puis une relation lesbienne intime que la prof doit cacher à ses proches, à ses collègues et à son institution. L'histoire se déroule en plein débat sur un loi qui s'apprête à être voter, ce sera la loi connue sous le nom de Section 8 (Tout savoir ICI !), et qui sera supprimée qu'en 2003 avant que le leader conservateur David Cameron présente en 2009 ses excuses à la communauté homosexuelle.
Pour apprécier le film il est essentiel de comprendre le contexte politico-social au Royaume-Uni et les violences ou stigmatisations qui ont alors explosé. Il est juste étonnant, que dans ses années 80 le SIDA soit si occulté dans le récit. La prof est heureuse dans son métier, mais vit dans le secret et cela devient une frustration de plus en plus forte, entre sa petite amie plus libérée, les débats au Parlement et l'arrivée d'une élève lesbienne qui va être malgré elle un détonateur aussi libérateur que dangereux. Le scénario reste réaliste et cohérent, où comment le statut de prof l'emprisonne logiquement dans une institution fermée et au jugement rapide. Les personnages sont bien croqués, tout juste enfermés pour certains dans les clichés qui n'en étaient nullement à l'époque. Kerrie Hayes est magnifique de justesse et d'émotion. Ce film est un drame qui touche au coeur niveau émotion, et qui est intelligent sur son propos et son message. À voir et à conseiller.
Note :
15/20