Second long métrage en tant que réalisateur pour Gene Stupnitsky après "Good Boys" (2019), et après avoir écrit pour les autres des années notamment pour les comédies "L'An 1 : des Débuts Difficiles" (2009) de Harold Ramis ou "Bad Teacher" (2011) de Jake Kasdan. Le projet est avant tout celui de la star Jennifer Lawrence qui porte le film devant la caméra mais aussi en tant que productrice via sa société Excellent Cadaver créée en 2018. Notons que la création de sa société apparaît sur la même période que l'affaire Weinstein, et que l'actrice se fait plus rare et discrète depuis, mais cette incursion dans la pure comédie potache confirme aussi l'idée que l'actrice veut s'essayer à autre chose. Ce film, dont le titre en V.O. est "No Hard Feelings" signifie littéralement "Pas d'émotions fortes", est co-écrit par le réalisateur en collaboration avec John Phillips à qui on doit le scénario de la comédie "Dirty Papy" (2016) de Dan Mazer. La volonté avouée de la star est d'oser la comédie R-Rated (soit interdit au moins de 17 ans non accompagné)... Maddie, belle jeune femme, est sur le point de perdre sa maison d'enfance quand elle pense avoir trouvé la solution à ses problèmes en tombant sur une annonce d'emploi : parents fortunés cherchent personne pour Percy, leur fils de 19 ans qui est très introverti, afin de lui offrir quelques "dates" pour le décoincer avant son départ pour l'université. Maddie se dit alors que cette mission sera vite fait bien fait mais elle se rend compte que le challenge est plus compliqué que prévu. Elle a une été pour sauver sa maison...
Maddie est donc logiquement incarnée par Jennifer Lawrence qui après sa dernière apparition dans la saga des mutans avec "X-Men : Dark Phoenix" (2019) de Simon Kinberg, a goûté à sa première comédie avec "Don't Look Up : Déni Cosmique" (2021) de Adam McKay avant de tourner dans la première production de sa société "Causeway" (2022° de Lila Neugebaue. Le jeune homme à déniaiser est interprété par l'inconnu Andrew Barth Feldman remarqué dans la série TV "High School Musical" (2021) et aperçu dans les films "White Noise" (2022) de Noah Baumbach et "L'Amour en Touriste" (2023) de Steven K. Tsuchida. Ses parents sont joués par Laura Benanti vue dans des séries TV dont "Supergirl" (2015-2016) ou "Gossip Girl" (2021-2023), puis Matthew Broderick espoir génial des années 80 qui surnagent depuis voir est devenu has been depuis quelques années mais dont on peut citer entre "Manchester by the Sea" (2016) de Kenneth Lonergan et "She came to Me" (2023) de Rebecca Miller. Citons ensuite Natalie Morales aperçue dans "Stuber" (2019) de Michael Dowse, "Une Affaire de Détails" (2021) de John Lee Hancock et sa première réalisation avec "Language Lessons" (2021), Scott MacArthur vu dans "El Camino : a Breaking Bad Movie" (2019) et "The Babysitter : Killer Queen" (2020) tous deux de McG puis "Halloween Kills" (2021) de David Gordon Green, Ebon Moss-Bachrach aperçu dans "Lola Versus" (2012) de Daryl Wein ou "Tesla" (2020) de Michael Almereyda, et Hasan Minhaj vu dans "#Pire Soirée" (2017) de Lucia Aniello ou "L'Espion qui m'a Larguée" (2018) de Susanna Vogel... Dès les premiers instants on reste quelque peu gêné par Jennifer Lawrence, méga star des années 2010 qui semble s'être perdue ces dernières années (en gros depuis le scandale autour de son ami Harvey Weinstein ?!). Outre une filmographie très décevante depuis au moins 6-7 ans, on constate soudain avec ce film qu'elle semble s'être laissée aller à une chirurgie esthétique aussi inutile que râtée, ou alors il faut virer la maquilleuse du film ! À la voir ainsi le visage aussi figé et qui, paradoxalement, la vieillit presque on a une petite pensée pour Nicole Kidman...
Faisant bon an mal an avec, on suit donc cette femme de 30 ans pas très classe qui n'hésite pas à accepter de se prostituer pour une simple voiture (qui n'est donc pas de luxe). D'emblée, le personnage de Maddie/Lawrence manque à minima de qualité pour emporter notre empathie et le fait d'accepter un tel boulot impose un léger malaise qu'on espère qu'il va vite s'évaporer grâce à l'humour et aux rires promis. Malheureusement le scénario oscille constamment entre le gag efficace et l'humour bas du front, entre le rire plus ou moins franc et les séquences pas drôles ou maladroites jusqu'à la vulgarité finalement souvent mal assumée. Ainsi la première approche à la SPA ou le passage "American Pie" façon réseau social omniprésent sont plutôt réussis, mais à côté de cela le bain de minuit est trop gratuit, l'étudiant puceau est moralement trop parfait et donc insipide, et surtout les seconds rôles sont effacés ou sous-exploités. Le pire est que la promesse de la comédie potache et délirante n'est pas tenue, très vite on remarque que le scénario devient très lisse et moral, le dépucelage restera très "sage", le délire vire vite au buddy movie générationnel sans grande conséquence. On passera sur de faux raccords ou des passages ridicules comme la montée des escaliers en rollers. Finalement on est surtout gêné pour la star productrice-actrice Jennifer Lawrence, ça fait peur pour la suite de sa carrière...
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :